L’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas/Sutsas-Sudtm) – « And Gueusseum » remet ça. Mballo Dia Thiam et ses camarades, qui ne décolèrent pas, ont décrété 72 heures de grève à partir de ce mardi 9 octobre 2018. Un mouvement d’humeur que les syndicalistes comptent dérouler dans le cadre de leur 12e plan d’action sur l’ensemble du territoire national.
Une situation qui inquiète le professeur Mamadou Diop, le directeur de l’institut Joliot Curie de l’hôpital Aristide Le Dantec. Selon lui, les malades du cancer «souffrent beaucoup» de ces perturbations qui, quelquefois, alerte-t-il, «peuvent leur coûter la vie».
Contacté par la Radio futurs médias (Rfm), il assène : «On ne peut pas faire la grève comme ça, les yeux fermés et surtout des grèves aussi longues. Prenons l’exemple de l’oncologie : un malade qui a déjà fait sa chimio, qui a fini et qui doit être opéré au bout de six semaines. Ce malade, vu le nombre de patients qu’il y a à Le Dantec, arrive à être programmé après un très long délai d’un mois. On lui dit que le bloc ne fonctionne pas, qu’on est en grève et qu’il doit être encore reprogrammé au bout d’un mois. Ce n’est pas acceptable».*
Ce malade risque de mourir, alerte le Pr. Diop. Car «il va perdre le bénéfice de cette chimiothérapie, c’est-à-dire les millions qu’il a investis pour se faire traiter. Il va récidiver, va faire une poursuite évolutive de sa maladie. Peut-être même, à un moment donné, on ne pourra plus l’opérer et il entre dans la phase de soins palliatifs (donnés à des personnes en fin de vie). C’est ça que nous vivons à cause de ces grèves».