La compagnie pétrolière Woodside gagne résolument du terrain dans le secteur des hydrocarbures au Sénégal. Vieille d’une expérience de près de 70 ans, l’australien marque sa prédominance sur le pétrole sénégalais après avoir privé les compagnies russe Lukoil et indienne ONGC Videsh Vankorneft Pte Ltd (ONGC) de participation dans les blocs Rufisque, Sangomar offshore et Sangomar offshore profond (Rssd). Une position de Woodside, renforcée par le manque d’expérience et de moyens de Pétrosen comparativement au vécu de l’australien.
Une prédominance sur le pétrole de Sangomar
Après avoir bloqué l’entrée de Lukoil sur le pétrole de Sangomar, Woodside s’appuie à nouveau sur son option d’achat dans le projet pour recaler l’entrée d’ONGC Videsh au Sénégal. La société pétrolière Woodside Petroleum a annoncé début décembre qu’elle exercera son droit de préemption pour bloquer l’offre de ONGC Videsh pour le rachat des 15% de participation de FAR Ltd dans le projet pétrolier de Sangomar. Woodside versera ainsi à FAR les 45 millions de dollars équivalant aux 15% de parts et les frais connexes qui devraient lui permettre de disposer de 130 millions de dollars en espèces, après la conclusion du deal. Si les deux transactions sont approuvées, Woodside contrôlera à hauteur de 90% le pétrole de Sangomar.
Petrosen face à un manque de moyen
Après l’annonce de FAR Ltd de céder ses parts à l’indien ONGC Videsh, beaucoup d’observateurs se sont interrogés sur le pourquoi Petrosen, représentant de l’Etat du Sénégal dans les blocs de Sangomar n’a pas exercé son droit de préemption comme l’a d’ailleurs fait Woddside. En réalité Petrosen est confronté à un manque de moyens. Interpellé par nos confrères de L’Observateur sur le non exercice du droit de préemption de Petrosen, le Directeur de Petrosen E&P SA, Joseph Oufam MEDOU explique: « le développement complet du champ Sangomar nécessite près de 10 milliards de Dollars US (environ 5 425 milliards de FCfa), dont 4,2 milliards de Dollars US (environ 2 278 milliards de FCfa) devront être déboursés entre 2020 et 2024 pour la phase 1 du projet. La participation de Petrosen à hauteur de 18% représente donc, pour la phase 1, environ 756 millions de Dollars US (environ 410,13 milliards de FCfa). Nous avons pu lever plus de 55% de ce montant et il reste le reliquat qu’il faudra lever avant la fin de l’année 2021. En exerçant le droit de préemption, Petrosen aura à s’acquitter: du paiement au titre de rachat de 45 millions de Dollars US (environ 24,5 milliards de FCfa); du remboursement des dépenses déjà effectuées par FAR relatives à ce projet ; d’un paiement supplémentaire (contingent) de 55 millions de Dollars US (environ 29,8 milliards de FCfa) au maximum. En outre, Petrosen aura, en plus des 18%, à s’acquitter de 13,67%, soit pour la phase 1 plus de 450 millions de Dollars US (environ 244,125 milliards de FCfa) supplémentaire. Montant qu’il faudra emprunter ». Or le droit de préemption demande des moyens importants.
Woodside, une expérience payante
Woodside Protroleum pourrait avoir une plus grande marge de manoeuvre sur son seul partenaire, la société des Pétroles du Sénégal, dans la coentreprise Sangomar avec les retraits de Cairn et Far dans le développement du champ pétrolier de Sangomar. Forte d’une expérience de 66 ans, la société australienne exploite 6% de l’approvisionnent mondial en Gnl (Gaz naturel liquéfié). Il est l’opérateur des blocs Rufisque, Sangomar offshore et Sangomar offshore profond (Rssd).
Infosrewmi avec Senegal7