Iba Der Thiam : « Ecrire sur l’histoire des confréries n’est pas facile »

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L’écriture de l’histoire des confréries musulmanes sénégalaises n’est pas facile à cause de la « concurrence » qui existe entre elles, a déclaré le professeur Iba Der Thiam, coordinateur général du projet d’écriture de « L’histoire générale du Sénégal ».

« Je savais certes qu’il ne serait pas facile d’écrire sur l’histoire des confréries, tant la concurrence entre elles, déjà décrite par maints arabisants et islamologues, est grande dans notre pays », a-t-il affirmé dans une interview publiée vendredi par le quotidien Le Soleil.

La publication en juillet dernier des cinq premiers tomes de « L’histoire générale du Sénégal, des origines à nos jours » a engendré une vive polémique. Certains responsables des confréries musulmanes ou leurs disciples ont démenti les faits rapportés par Iba Der Thiam et ses collaborateurs, concernant certaines figures religieuses.

« Je ne m’attendais pas à ce que, sur un projet d’intérêt national (…), une personne profiterait de la publication des cinq premiers volumes pour tenter de remettre en cause le travail colossal réalisé par les historiens et des chercheurs éminents, en se fondant sur un passage concernant sa famille et oubliant complètement que les cinq volumes comptent 2.800 pages », a dit M. Thiam.

De même a-t-il dénoncé les « interprétations personnelles inexactes et infondées », qui ont été faites par des chefs religieux ou leurs disciples pour « alimenter des querelles ».

« J’ai toujours défendu l’image de l’islam et celle de ceux qui, au Sénégal, sont ses meilleurs serviteurs, à savoir les chefs religieux et leur famille. Nul ne comprendrait qu’un projet que j’ai inventé et que je coordonne nourrisse de mauvais sentiments à leur encontre et émette des jugements dévalorisants vis-à-vis d’eux », s’est défendu Iba Der Thiam, professeur agrégé d’histoire et ancien ministre.

« On a faussement interprété ce que nous avons écrit sans parti pris, ni préjugé, en le faisant traduire par des gens qui ne semblent pas maîtriser parfaitement le français, des gens qui nous prêtent des intentions et des idées que nous n’avons eues, pour nous mettre en mal avec des autorités respectables et respectées », a argué l’historien et ancien député.

Iba Der Thiam a ajouté : « Nous savions (…) qu’il y aurait polémique, mais nous pensions qu’elle concernerait surtout la partie [qui va] de 1945 à nous jours dont plusieurs acteurs sont encore vivants. »

Le projet d’écriture de « L’histoire générale du Sénégal » a été lancé en 2013 à la suite d’une proposition de M. Thiam, sous le parrainage du président de la République.

Les cinq premiers volumes imprimés ont été officiellement remis à Macky Sall en juillet par Iba Der Thiam et ses collaborateurs.

En tout, 26 volumes de 500 à 800 pages chacun doivent être publiés dans le but de « doter le peuple sénégalais d’une mémoire collective, consensuelle lui permettant de mieux se connaître, de mieux s’enraciner, de mieux se comprendre, de cultiver l’unité, la solidarité, le respect mutuel, la tolérance, la justice pour tous, la paix… »

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