Inde: Draupadi Murmu, issue d’une tribu marginalisée, élue présidente

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À l’issue d’un vote au Parlement, Draupadi Murmu a été élue ce jeudi 21 juillet présidente de l’Inde. À 64 ans, elle devient la première présidente issue d’une tribu et la deuxième présidente du pays. Draupadi Murmu, de la tribu Santhal, avait été désignée par le parti au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), pour le poste essentiellement cérémoniel de présidente du pays. Elle était de facto presque certaine d’être élue, car le BJP détenait la majorité au Parlement et devait obtenir le soutien d’autres partis dans les assemblées des États, estimaient les analystes politiques.

Selon des résultats partiels publiés ce jeudi par la Commission électorale, Droupadi Murmu a reçu le soutien de plus de la moitié des parlementaires, selon des résultats partiels publiés par la Commission électorale. Elle devient ainsi la première présidente issue d’une tribu et la deuxième présidente de l’Inde. Quant au président sortant, Ram Nath Kovind, il est le deuxième président du pays issu de la communauté dalit, au plus bas dans le système des castes, appelée aussi « les Intouchables ».

Une ex-institutrice, politicienne chevronnée et défenseuse des minorités

À 64 ans, Draupadi Murmu est une politicienne chevronnée. Née au sein d’une communauté tribale dans l’un des districts les plus pauvres du pays, elle est parvenue à obtenir une licence en lettres au Ramadevi Women’s College de Bhubaneswar et a commencé sa carrière comme institutrice dans l’État oriental d’Odisha, où elle participait activement aux combats pour les droits des communautés tribales, avant de rejoindre la politique traditionnelle.

Elle a occupé plusieurs hautes fonctions ministérielles dans le gouvernement de l’État, aux transports, au commerce, à la pêche et à l’élevage, qui lui a valu en 2007 le prix du meilleur député décerné par l’Assemblée législative de l’Odisha, puis est devenue en 2015 la première femme gouverneure de l’État oriental de Jharkhand.

Elle « a consacré sa vie à servir la société et à donner du pouvoir aux pauvres, aux opprimés et aux marginalisés, a salué Narendra Modi sur Twitter en juin dernier après l’annonce de sa candidature. Je suis convaincu qu’elle sera une grande présidente de notre nation. »

Son principal adversaire, Yashwant Sinha, 84 ans, un ancien membre du BJP et ex-ministre des Finances et des Affaires étrangères, est soutenu par les partis d’opposition, dont le Congrès. Il est à présent un critique féroce du gouvernement de Narendra Modi. « Cette année, l’élection présidentielle n’est pas un concours entre deux individus, mais entre deux idéologies, a-t-il tweeté quant à lui. Un seul camp veut protéger les dispositions et les valeurs inscrites dans notre Constitution. »

Peu de pouvoir exécutif

Le président de l’Inde est choisi, pour cinq ans, par près de 5 000 membres élus des deux chambres du Parlement et des assemblées législatives régionales du pays. Chaque vote est pondéré en fonction de la taille des circonscriptions, et les candidats sont classés par ordre de préférence. Si aucun des candidats n’obtient plus de 50% de soutien, celui ayant obtenu le plus bas score est éliminé et ses voix sont redistribuées jusqu’à ce qu’un candidat se démarque par une majorité absolue. Le résultat de l’élection sera annoncé plus tard dans la semaine.

La Constitution indienne confère au président un rôle essentiellement cérémoniel, le Premier ministre et son cabinet détenant les pouvoirs exécutifs. Mais le président joue un rôle clé lors des crises politiques, comme lorsqu’une élection générale n’est pas concluante, en décidant quel parti est le mieux placé pour former un gouvernement fédéral.

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