Un pèlerinage juif orthodoxe dans le nord du pays, le plus grand rassemblement en Israël depuis le début de la pandémie de Covid-19, a tourné au cauchemar dans la nuit de jeudi à vendredi. Le premier bilan provisoire fait état d’au moins 44 morts. Benyamin Netanyahu s’est rendu sur les lieux du drame, ce vendredi 30 avril, relate RFI.
Au fur et à mesure de la nuit, le bilan de la tragédie survenue au mont Méron, en Galilée, s’est alourdi. À la mi-journée, ce vendredi, il s’établissait à 44 morts, des dizaines de blessés dont plusieurs dans un état critique. L’hebdomadaire ultraorthodoxe Yated Ne’eman affiche ce vendredi à sa Une une photo funèbre, rapporte notre correspondant à Jérusalem Sami Boukhelifa : des dizaines de corps dans des housses mortuaires sont alignés.
« La catastrophe du mont Meron est l’une des plus graves qui ait frappé l’État d’Israël », a tweeté Benyamin Netanyahu, qui s’est rendu sur les lieux du drame en fin de matinée. Le Premier ministre a décrété un jour de deuil national dimanche. « Ce qu’il s’est passé ici est déchirant. Il y a eu des gens écrasés à mort, y compris des enfants.
Une grande partie de ceux qui ont péri n’ont pas encore été identifiés », a ajouté le Premier ministre. « Nos cœurs sont avec les familles et les blessés auxquels nous souhaitons un prompt rétablissement », a ajouté le chef du gouvernement, promettant une « enquête approfondie » des autorités sur les causes de cette tragédie.
« Israël tout entier prie pour la guérison des survivants », avait tweeté plus tôt le chef de l’opposition Yaïr Lapid, disant suivre avec « anxiété » l’évolution de la situation.
Circonstances floues
Des dizaines de milliers de personnes étaient réunies pour un pèlerinage annuel, le plus grand événement public dans le pays depuis le début de la pandémie de Covid-19. Concernant les circonstances de ce drame, les secouristes avaient dans un premier temps évoqué l’effondrement de gradins, avant de parler d’une « bousculade » géante.
Des images relayées sur les réseaux sociaux montrent une procession qui fend une foule hyper-compacte et s’approche d’une structure métallique où des religieux se tiennent debout aux abords d’un feu. Bloqués dans ce qui ressemble à un étroit corridor, ces pèlerins tout de noir vêtus, semblent, dans les rares vidéos du drame qui circulent sur internet, pris en étau, écrasés les uns contre les autres. Certains tentent de dégager des personnes piétinées par la foule.
Les circonstances exactes ayant mené aux scènes de cohues n’étaient pas claires vendredi à l’aube, mais un secouriste sur place, Yehuda Gottleib, œuvrant pour la United Hatzalah, disait avoir vu des hommes être « écrasés » et « perdre conscience », selon son organisation.
Après minuit, des appels d’urgence aux secouristes se sont multipliés, et six hélicoptères ont été déployés afin d’évacuer des blessés dans des hôpitaux de Safed et Nahariya, deux villes du nord du pays. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a confirmé avoir déployé des hélicoptères afin de porter secours aux victimes. Magen David Adom, l’équivalent de la Croix-Rouge en Israël, intervenait encore dans la nuit pour tenter d’aider les blessés. Une mission difficile pour les secouristes, notamment à cause de la présence d’une foule compacte.
100 000 personnes, selon la presse locale
« J’assume l’entière responsabilité de ces événements pour le bien et pour le mal. Et je suis prêt à toute enquête, tout examen, a déclaré vendredi dans la matinée le chef de la police de la région Nord, le général Shimon Lavi. Nous nous sommes préparés à tous les scénarios. Nous avons placé en tête de toutes nos préoccupations la question de la sécurité et de la sûreté publique sans compromis.
Ces événements se sont produits et nous recevons des informations des médias, de rumeurs, de clips vidéos qui ne reposent sur rien. Ils n’ont aucun rapport avec la réalité. Je peux vous dire que nous rassemblons maintenant les pièces à conviction pour arriver à vérité. Ce que je sais, c’est que des policiers ont sauvé des vies ici en prenant en risquant leur propre vie. »