Malgré son interdiction, l’excision a encore de beaux jours dans le pays. Des femmes se cachent encore pour faire exciser leurs fillettes. La dame Khadidiatou Diallo est encore ancrée dans cette pratique. Le 30 septembre dernier, elle a confié, dans la plus grande discrétion, ses deux filles âgées de 4 ans et 7 ans respectivement, à l’exciseuse Mariama Camara résidant à Tivaouane Peulh, pour les faire exciser. La sexagénaire a accepté de faire l’opération à 5000 francs Cfa par personne. Mais, elle a été malheureusement arrêtée en pleine séance d’excision. En fait, les fillettes, qui souffraient de l’opération, ont émis des cris qui ont attiré l’attention d’un garçon. Lequel est allé se plaindre chez le chef de quartier. A son tour, ce dernier a avisé la gendarmerie.
Une descente des pandores à Léona sis à Tivaouane Peulh, chez la sexagénaire, a permis de trouver l’exciseuse en plein exercice dans sa chambre en présence de la mère des enfants. D’ailleurs, elle avait encore les mains tachées de sang. En plus, les gendarmes ont trouvé dans sa chambre, un seau contenant des lames, du coton et des produits destinés à l’opération.
Interpellées, Mariama Camara et Khadidiatou Diallo ont été placées sous mandat de dépôt pour mutilation génitale. Des faits qui ont valu leur comparution mardi devant le Tribunal.
La mère des fillettes, Khadidiatou Diallo, a reconnu sans ambages les délits. Elle informe aussi que c’est elle qui a sollicité la sexagénaire pour faire exciser ses deux fillettes. A l’en croire, c’est une tradition en Guinée.
Pour sa défense, Mariama Camara prétend avoir agi dans le seul but d’aider la maman des enfants. Mais aujourd’hui, elle regrette fort cet acte qu’elle venait de poser pour la troisième fois dans sa vie. Le Parquet a requis l’application de la loi. Et quant à la défense, elle a sollicité la clémence du Tribunal. Car selon l’avocat, «c’est une pratique qui porte atteinte à l’intégrité physique des enfants. Car, les enfants ont été internés à l’hôpital durant quelques jours après les blessures». L’affaire sera vidée demain.