La commune rurale de Médina Chérif réclame un lycée d’enseignement général pour mieux lutter contre les mariages et grossesses précoces. Mamadou Gano, maire de la localité, trouve anormal que les élèves fassent des kilomètres pour s’inscrire et étudier dans un lycée loin de leur commune où ils ont eu le Bfem, leur ouvrant les portes de l’enseignement secondaire. Ainsi loin de leurs parents, ces élèves, surtout les filles, sont exposées aux risques de grossesses et mariages précoces avec leur corollaire, l’abandon des classes. C’est pourquoi le maire porte la parole des populations pour exiger l’érection du Cem de Médina Chérif en lycée pour leur permettre d’étudier jusqu’après le Baccalauréat. Et Mamadou Gano renseigne que dans cette commune rurale, il y a 29 écoles élémentaires qui enregistrent un nombre important d’apprenants. D’ailleurs dans ces écoles, on note encore la présence d’abris provisoires. A côté de ces infrastructures sommaires, la commune compte un nombre insuffisant d’enseignants pour prendre correctement en charge l’éducation scolaire de ces nombreux enfants. Autant de difficultés qui plombent le système éducatif dans cette commune qui s’étend sur 410 km2 et partage ses frontières avec la Gambie et les deux Guinées.
Face à ces difficultés, le Conseil municipal a fait des délibérations permettant à la municipalité d’agir dans la réhabilitation de certaines salles de classe et l’octroi de fournitures scolaires. Ainsi, le maire parle d’investir sur ces enfants et adultes, futurs cadres, qui prendront en charge le développement de toute cette commune minée aussi par l’enclavement. Après le Bfem au Cem de Médina Chérif, les élèves sont partagés entre les lycées de Diaobé et de Mampatim, loin de la garde et de la surveillance de leurs parents. Ainsi, cette demande a été bien perçue du côté de l’inspection d’académie de Kolda alors que Médina Chérif attend la réaction du ministère de l’Education.
