Dans un rapport sur l’état des lieux des enjeux de la gestion des ordures ménagères, la Banque mondiale attire l’attention sur les conséquences des déchets non traités sur l’environnement et la santé des populations. Le document insiste sur l’augmentation de la quantité de déchets dans le monde, qui devrait pousser les gouvernants à agir rapidement en s’attaquant à la gestion des déchets.
Agir sans tarder pour les populations et la planète en s’attaquant à la gestion des déchets : c’est la recommandation faite dans le rapport de la Banque mondiale sur l’état des lieux des enjeux de la gestion des ordures ménagères. Le diagnostic de la situation dans le monde est alarmant. Selon le rapport, «le monde produit 2,01 milliards de tonnes de déchets urbains solides par an, dont au moins 33 % ne sont pas traités correctement, c’est-à-dire dans le respect de l’environnement».
Les chiffres actualisés renseignent que durant la seule année 2016, «le monde a produit 242 millions de tonnes de déchets plastiques, soit l’équivalent d’environ 24 000 milliards de bouteilles en Pet de 50 centilitres, du poids de 3,4 millions de baleines bleues ou de 1 376 Empire state buildings». Pour attirer l’attention sur la gravité de la situation, le rapport souligne que «le volume d’eau total contenu dans ces bouteilles pourrait remplir 4,8 millions de piscines olympiques ou 40 milliards de baignoires». Faisant l’état de la situation dans chaque région du monde, les auteurs du document renseignent que «l’Asie de l’Est-Pacifique est actuellement la première productrice de déchets au monde (23 %)». Les pays à revenu élevé, «qui ne rassemblent que 16 % de la population mondiale, génèrent plus d’un tiers (34 %) des déchets de la planète». Informant que la production de déchets continuera d’augmenter en raison de la croissance économique et démographique, le rapport prévient que «ce sont les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure qui devraient connaître la plus forte progression du volume de leurs déchets». Ainsi, il est prédit «que la production de déchets sera multipliée par trois en Afrique subsaharienne et par deux en Asie du Sud». D’après le rapport, ces «deux régions représenteront 35% des déchets produits sur la planète en 2050».
Le rapport qui encourage les Etats à veiller à la gestion durable des déchets, indique que les études montrent que ces investissements se justifient d’un point de vue économique. Dans le document, il est souligné que «des déchets non collectés et mal traités ont des conséquences graves sur la santé et l’environnement, et que ces effets ont un coût plus élevé que celui associé à la mise en place et à l’exploitation de systèmes de collecte et de traitements simples et adaptés». C’est d’ailleurs ce qu’indique la spécialiste du développement urbain à la Banque mondiale. Selon Silpa Kaza, «la mise en place d’une gestion des déchets respectueuse de l’environnement concerne en réalité de nombreux aspects fondamentaux du développement». Constatant que «c’est une dimension souvent négligée dans les efforts de planification d’un développement urbain durable, sain et inclusif», elle appelle les gouvernants à agir sans tarder.
Par ailleurs, le document estime à plus de 15 millions, le nombre de personnes vivant de la récupération des ordures. Les auteurs du rapport renseignent que «ce sont généralement des femmes, des enfants, des personnes âgées, des chômeurs ou encore des migrants qui vivent dans des conditions insalubres, sans sécurité sociale ni assurance maladie, et restent confrontés à un rejet social». Pour eux, si ces personnes étaient soutenues et structurées, « ces activités de recyclage informel pourraient créer des emplois, améliorer la compétitivité locale, réduire la pauvreté et faire baisser les dépenses municipales». D’ail¬leurs, la rapport montre qu’on «peut améliorer les moyens de subsistance des ramasseurs de déchets en les intégrant dans l’économie formelle, en renforçant la filière du recyclage et en identifiant d’autres possibilités d’emploi».