Le retour en force des Français dans l’économie sénégalaise qu’ils sont en train de prendre à leur compte, tous secteurs quasiment confondus, laisse très peu de marge au secteur privé national dont l’avenir se lit en pointillé et peut-être seulement dans la micro sous-traitance.
L’éviction de la Sénégalaise des eaux (SDC), dans le stade ultime du processus de l’appel d’offre, soit l’attribution, après que sa direction générale crut bon de secouer le baobab gouvernemental à la suite de la demande express de ses actionnaires nationaux via la réunion du conseil d’administration du 17 octobre dernier, et en dépit de son offre financière s’établissant comme le moins disant de 22 francs CFA par rapport à l’attributaire provisoire SUEZ (298,5 francs hors TVA), laisse perplexe.
Difficile en effet de comprendre, voire d’accepter, que le chiffre le plus bas (277 francs CFA, hors TVA), en l’occurrence la SDE, des trois offres financières proposées, par les fermiers qualifiés après les première étapes de pré-qualification et d’offre technique, ne soit pas retenu par le gouvernement.
Difficile en effet de comprendre, voire d’accepter, que le chiffre le plus bas (277 francs CFA, hors TVA), en l’occurrence la SDE, des trois offres financières proposées, par les fermiers qualifiés après les première étapes de pré-qualification et d’offre technique, ne soit pas retenu par le gouvernement.
Les réponses difficiles du ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement, Mansour Faye (écouter le son) dans l’émission Grand Jury de RFM du 10 juin, ne permettent pas plus d’y comprendre quelque chose.
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Maderpost est d’autant convaincu de ce fait qu’en avril 2018 déjà, des médias sénégalais soutenaient que la SDE vivait ses dernières heures d’affermage au Sénégal, puisque le groupe français SUEZ avait été retenu par l’Exécutif pour l’exploitation de l’eau.
Une information de taille et suspecte, rapportée quelques jours seulement après un entretien entre les présidents Macky Sall et Emmanuel Macron à Paris, en France (à partir du 17 avril), et avant la troisième phase de l’offre financière devant s’ouvrir le 1er juin.
Comme beaucoup d’autres pays africains, le Sénégal présente un intérêt pour le patronat français qui le faisait déjà savoir à la veille de la présidentielle française, en janvier 2017, en relevant, d’une part le plafonnement de croissance des entreprises en France et en Europe et l’embellie économique d’une Afrique qui a devant elle 30 années de croissance, d’autre part.
Le banquier Macron, soucieux de la problématique des entreprises hexagonales serait-il en train de faire le travail pour elles qu’il ne s’y emploierait pas autrement.
Actionnaires à hauteur de 33% de parts dans la SDE, contre 5 pour l’Etat, autant pour les salariés et 57% pour Eranove, des membres du secteur privé se disent « surpris » de voir le gouvernement sénégalais tourner le dos à une société à « parts sénégalaises consistantes » pour un projet dans lequel il n’est pas prêt de répondre d’autant que « le gouvernement est largement en retard sur les investissements et sur le paiement de sa dette vis-à-vis de la SDE qui a souvent avancé des fonds à titre de préfinancement ».
Dans la nouvelle configuration de l’attribution provisoire décernée à SUEZ et à laquelle va s’attaquer SDE conformément au recours qui lui est permis, l’Etat augmente ses parts, les ramenant à 25% au lieu de 5%, avec une assiette de financière de plus 700 milliards selon le ministre. En outre, il est constaté une diminution importante de celles des nationaux qui passent de 33% à 25%. Les salariés restant à 5% en dépit de leur souhait de voir leur part augmenter.