« L’Afrique détient l’essentiel des ressources naturelles et 30% des réserves de ressources minérales, mais… »

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Le continent africain ne profite pas suffisamment des ressources dont regorge son sous-sol. Alors qu’elle détient «30% des réserves de ressources minérales, qui représentent près de 25% du PIB des pays producteurs, et pour certains, 75% des revenus et 90% des recettes d’exportation ». Les chiffres sont du Centre Africain des Ressources Naturelles de la BAD et la Banque Mondiale, cité par Dr Eva Marie Coll Seck, présidente du comité national Itie.

S’exprimant lors d’un atelier de renforcement des capacités des membres du Comité national ITIE, des membres de la société civile, des journalistes, afin de leur permettre de disposer d’un outil efficace pour un meilleur suivi des obligations contractuelles en vue d’un meilleur plaidoyer dans le respect des obligations contractuelles, l’ancienne ministre et présidente du CN-Itie déplore que « Les pays africains, qui détiennent l’essentiel des ressources naturelles, particulièrement des ressources minérales (pétrole, gaz et mines –PGM-) sont ceux qui tirent le moins profit de ces formidables potentialités. Le Sénégal ne fait pas, hélas, exception à la règle », a regretté Eva Marie Coll Seck. A l’en croire, « ce déséquilibre est souvent dû aux clauses contractuelles qui sont parfois mal négociées et sont sujettes à un régime de stabilisation ne laissant pas beaucoup de marge de manœuvre pour la renégociation ».

L’ancienne ministre qui président cet atelier sur la lecture, la compréhension et le suivi des obligations contractuelles des entreprises extractives et leurs implications, de rappeler, dans son allocution, que « La publication régulière et ponctuelle d’informations complètes par le Comité national ITIE sur les permis, les contrats et les recettes issues l’exploitation du pétrole, du gaz et des minerais est un moyen pour les pouvoirs publics, les parlementaires, les journalistes, la société civile et les citoyens d’exercer un contrôle et de dialoguer en connaissance de cause sur l’utilisation des revenus générés par le secteur extractif. Les Rapports ITIE (2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018), et très prochainement le Rapport ITIE 2019, doivent nous pousser à réfléchir et à prendre les mesures appropriées pour préparer le pays à une exploitation profitable à l’économie nationale ».

De plus, ajoute Eva Marie Coll Seck, les informations contenues dans les Rapports ITIE sont utiles pour évaluer si les communautés locales tirent profit des industries extractives. Dans le cas contraire, note-t-elle, les clauses contractuelles doivent être passées en revue afin d’amener les entreprises à adhérer aux réformes qui auront un impact positif sur les finances publiques et la paix sociale.

Pour cela, il est important de faire le diagnostic du cadre juridique, institutionnel et organisationnel et d’identifier tout obstacle susceptible d’entraver la mise en œuvre des nouvelles lois et leurs textes d’application qui ont été adoptés récemment pour un meilleur partage des retombées présentes et futures, recommande l’ancienne ministre.

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