L’armée israélienne a riposté mardi soir à un nouveau tir de Gaza, menaçant une trêve qui semblait tenir tant bien que mal. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a prévenu qu’il était prêt à ordonner une offensive si besoin.
La trêve décrétée par le Hamas après un nouvel accès de violences avec Israël semblait ne tenir qu’à un fil mercredi 27 mars. Mardi, l’armée israélienne a rapporté un nouveau tir de roquette de la bande de Gaza vers 20 h, heure locale, sans faire état de dégât ou de blessés.
Le Hamas et le Jihad islamique avec d’autres groupes armés de Gaza ont assuré que « la roquette, qui a touché un secteur proche d’Ashkelon, était le fait d’un individu », affirmant « l’engagement des différentes factions au maintien du calme ».
En riposte, « des cibles supplémentaires du Hamas à Gaza » ont fait l’objet de frappes aériennes, a tweeté l’armée israélienne. « Si le Hamas pense que nous resterons sans réaction, alors que leurs tirs de roquette, leurs explosifs et leurs intrusions à la frontière israélienne menacent les vies de citoyens israéliens, il se trompe », a commenté l’armée.
Selon une source au sein des services de sécurité à Gaza, une frappe aérienne a touché une base militaire du Hamas à Khan Younès après le lancement de roquette contre Israël.
Rendez-vous à haut risque samedi
Les violences étaient toutefois sans commune mesure avec celles de la veille. Plusieurs dizaines de roquettes avaient été tirées et les raids aériens ont été plus nombreux. Les écoles israéliennes situées près de la frontière sont restées fermées mardi et les habitants ont reçu ordre de rester à proximité des abris. À Gaza, certaines bâtiments universitaires ont également fermé, mais les écoles publiques ont ouvert leurs portes, même si de nombreux parents ont préféré laisser leurs enfants à la maison.
Après ce nouvel accès de fièvre, un nouveau rendez-vous à haut risque est attendu samedi : le premier anniversaire d’un mouvement de contestation à Gaza qui, essentiellement dirigé contre le blocus israélien, maintient la tension le long de la barrière frontalière israélienne. Le Hamas doit déterminer son attitude, dans un contexte d’extrême instabilité.
Aussitôt arrivé en Israël après sa visite écourtée à Washington, Benjamin Netanyahou s’est retiré mardi avec les chefs des services de sécurité. Puis il est sorti de ces consultations pour s’adresser par lien satellite à l’Aipac, puissant lobby pro-israélien aux États-Unis, et mettre en garde les groupes armés palestiniens. « Je peux vous dire que nous sommes prêts à faire beaucoup plus. Nous ferons tout le nécessaire pour défendre notre peuple et défendre notre État », a-t-il martelé. Au pied de l’avion, il s’était déjà dit prêt à ordonner une offensive terrestre à hauts risques à Gaza si nécessaire.
À son tour, l’armée a indiqué qu’après une évaluation de la situation avec Benjamin Netanyahou, le chef d’état-major, le général Aviv Kochavi, avait ordonné l’envoi de troupes supplémentaires à « la région Sud ». Il a également « approuvé l’appel de soldats de réserve supplémentaires ».