Le film des treize étudiants de l’IAM “évaporés” à Toulouse

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Libération en sait un peu plus sur les étudiants de l’Institut africain de management (Iam) qui ont disparu à Toulouse lors d’un voyage d’étude. L’affaire a créé un vrai choc, surtout chez les Sénégalais de Toulouse, les organismes locaux de défense des droits de l’homme et les autorités consulaires sénégalaises qui s’étaient mobilisés.

Le 25 juillet 2022, 19 étudiants de l’Iam arrivaient à l’aéroport Toulouse Blagnac pour un voyage d’étude avant leur retour au Sénégal prévu le 5 août. Mais, à leur arrivée, les étudiants ont été retenus par la police aux frontières qui, lors d’un bref interrogatoire avait relevé plusieurs incohérences dans leurs discours. Le temps de procéder à toutes les vérifications, les étudiants sont retenus dans les locaux de la police aux frontières.

Mobilisation des autorités consulaires et des organisations de défense des droits de l’homme à Toulouse

Un avocat sénégalais, habitant Toulouse, Me Sangoné Thiam, alerte immédiatement les organisations de défense des droits de l’homme. Le même Jour, la dépêche de Toulouse sort un article en ligne et rapporte : « C’est un voyage en France qui a très mal démarré pour 19 étudiants sénégalais. Depuis ce lundi, ce groupe de jeunes est retenu dans les locaux de la police aux frontières (Paf) à l’aéroport Toulouse Blagnac. Ces étudiants avaient pour projet un voyage pédagogique en France organisé par l’Institut Africain de management (Iam). Au programme : des visites d’entreprises toulousaines avant un retour prévu le 5 août au Sénégal. Mais à leur descente de l’avion, le 25 juillet, les étudiants ont été escortés par la Paf. C’est d’ailleurs dans ces bâtiments que les jeunes ont passé la nuit. Une proche évoque les conditions spartiates et une mesure arbitraire. « Sept lits pour 19 étudiants », déplore-t-elle. Elle a d’ailleurs filmé les locaux et publié les images sur les réseaux sociaux. Elle ajoute : « On ne leur a donné à manger que tardivement sans respecter les restrictions alimentaires de chacun (végétarien, halal) ».

Selon Me Sangoné Thiam, l’avocat de ces étudiants, « ils ont un visa en règle, tous 1000 euros sur leurs comptes bancaires et un hôtel réservé, tout était en règle ». L’avocat toulousain ne comprend pas les raisons de cette retenue. « J’ai passé plusieurs coups de téléphone aux divers consulats pour bouger les choses si la situation avait duré encore trois jours, j’aurais dû saisir le juge des libertés et de la détention », précise encore le pénaliste.

Après plusieurs heures de négociation, le groupe d’étudiants a finalement pu sortir de l’aéroport. Sollicitée sur les raisons de cette retenue, la préfecture de Haute-Garonne n’a pas encore formulé de réponse ».

Première « disparition »

En effet, les 19 étudiants de l’Iam ont été libérés le 26 juillet grâce à la mobilisation mais, surtout, parce que le consul du Sénégal à Paris s’était personnellement porté garant en mettant en exergue la « bonne réputation de l’Iam ». Seulement, la police aux frontières avait posé deux conditions. La première est que les étudiants soient logés à la même adresse; la deuxième, que l’avocat toulousain, mandaté par l’Iam, garde les passeports de tout le monde. C’est ainsi que l’avocat a pris tous les passeports avant d’acheminer le groupe à l’hôtel Eklo de Toulouse.

L’Iam avait payé auparavant l’intégralité du séjour. Mais, le 27 juillet, surprise : une étudiante est portée disparue. Le réceptionniste de l’hôtel indiquera au reste de la délégation l’avoir vu sortir.

Le reste du groupe « escorté » par la police jusqu’à l’aéroport lors de leur retour au Sénégal

En ce moment, l’avocat, garant de surcroît, pensait à une petite virée. Que non puisque le lendemain, la tante de la « fugitive », l’a appelé depuis Paris pour exiger la restitution du passeport de cette dernière. Mais l’Iam, informé, n’était pas au bout de ses surprises puisque les 2 et 3 août, 6 autres étudiants se sont fait la belle. Le plus cocasse est que se sachant surveillés, ils ont laissé leurs valises sur les lieux.

Au total, ce sont 7 étudiants sénégalais et un Guinéen (deux filles et cinq hommes) qui ont pris la tangente.

Le reste du groupe, au nombre de 12, est revenu à Dakar. Mais les autorités policières n’ont voulu prendre aucun risque puisqu’ils ont été « escortés » jusqu’à la porte de l’avion pour s’assurer de leur retour effectif au pays de la Téranga.

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