Cinq (5) Chef d’Etats Africains se sont réunis à Niamey, au Niger, hier dimanche, 15 décembre, pour la 4e session extraordinaire de la Conférence des Chef d’Etats du G5 Sahel, sous la présidence de Roch Marc Christian KABORE, président du Burkina Faso, et président en exercice du G5 Sahel.
Ibrahim Boubacar KEITA, président de la République du Mali, Mohamed Cheikh El GHAZOUANI, président de la République Islamique de Mauritanie, Issoufou MAHAMADOU, président de la République du Niger, et Idriss DEBY ITNO, président de la République du Tchad, étaient présents, selon le communiqué final de la rencontre.
Lequel rapporte qu’à leur arrivée, les Chefs d’Etat ont rendu un hommage aux martyrs de l’attaque d’Inates et se sont recueillis sur leurs tombes, qui a fait 71 morts à la frontière malienne.
« Ils ont déploré et condamné fermement cette barbarie inqualifiable ainsi que toutes les récentes attaques intervenues dans l’espace G5 Sahel. Les Chefs d’Etat, présentent leurs condoléances à leur frère Issoufou MAHAMADOU et au peuple nigérien. Ils expriment leur profonde compassion aux familles endeuillées, adressent leurs vœux de prompt rétablissement aux blessés et manifestent leur solidarité aux Forces armées nigériennes. Les Chefs d’Etat ont également eu une pensée pieuse pour les victimes des autres attaques survenues récemment au Sahel notamment à Boulikessi, Tanbakort et Indeliremane au Mali, Koutougou et Boungou au Burkina Faso. Ils expriment, par ailleurs, leur profonde préoccupation face à la recrudescence des attaques terroristes contre les positions des forces de défense et de sécurité et les diverses formes de criminalité dans la région.
Les Chefs d’Etat ont réaffirmé leur détermination à consentir plus d’efforts dans la mobilisation des ressources internes pour faire face au terrorisme sous toutes ses formes. Ils ont également souligné l’importance et la nécessité urgente d’assurer les services sociaux de base et la présence effective de l’Etat dans les zones fragiles, en veillant à la consolidation du triptyque : « Peuple-Gouvernement-Forces de Défense et de Sécurité ». Avant de réitérer « leur volonté de tout mettre en œuvre pour améliorer la coordination entre la Force Conjointe, les Forces de défense et de sécurité nationales et les forces internationales alliées ». Ils ont également convenu « de renforcer d’avantage leurs alliances et de mieux coordonner leurs actions sur le plan politique et stratégique et d’instruire les Forces de Défense et de Sécurité pour une coordination efficace au niveau opératif et tactique », lit-on sur le document.
En outre, les Chefs d’Etat ont lancé « un appel aux Etats de la région pour un renforcement de la coopération entre les services de sécurité et de renseignement, dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière ».
Le G5 Sahel réitère aussi « (son) appel au Conseil de Sécurité des Nations Unies pour examiner favorablement sa requête de placer le mandat de la Force conjointe du G5 Sahel-sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies et de renforcer celui de la MINUSMA », remercie « tous les partenaires pour les annonces de financement au profit du G5 Sahel, les exhortant à les concrétiser, particulièrement l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour leur mobilisation et leur contribution financière en faveur de la sécurisation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi que « l’Union Africaine pour son action diplomatique constante en faveur du G5 Sahel. »
A l’occasion, « un appel à soutenir les efforts des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest dans la lutte contre le terrorisme à travers le fonds de consolidation de la Paix » a été aussi lancé.
Rappelant, par ailleurs, « la responsabilité » de !a Communauté internationale dans la situation d’insécurité au Sahel due à la déstabilisation de l’Etat libyen, les Chefs d’Etat appellent à « une plus grande mobilisation dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Ils l’invitent à adhérer au Partenariat international pour la Stabilité et la Sécurité au Sahel (P3S) adopté au Sommet du G7 à Biarritz.
Et, considérant que « la pauvreté est l’une des causes du terrorisme », les Chefs d’Etat interpellent « la communauté internationale sur la nécessité de la mise en place d’un Plan de type Marshall pour les pays membres du G5 Sahel. »
Les Chefs d’Etat instruisent également « le Conseil des Ministres et le Secrétariat Permanent à accélérer l’opérationnalisation de la Force Conjointe du G5 Sahel et procéder à une révision de son Concept d’Opération Stratégique pour tenir compte de l’évolution de la menace. »
« Au regard des nombreuses attaques enregistrées dans la zone des trois frontières (Burkina-Mali-Niger), les Chefs d’Etat décident de mobiliser davantage de forces dans le Fuseau Centre particulièrement affecté par l’action des groupes armés terroristes. Ils décident, en outre, de mettre un accent particulier sur la lutte contre l’orpaillage clandestin, le trafic d’armes et de drogues, principales sources de financement du terrorisme au Sahel, de porter le mandat du Commandant de la Force Conjointe du G5 Sahel à deux (02) ans ».