LE GOUVERNEMENT SORT LE BÂTON CONTRE LES GRÉVISTES DE LA SDE
Le combat entre les syndicalistes de la SDE et l’Etat du Sénégal n’est pas prêt de s’arrêter. Après la grève entamée le 2 décembre par les premiers, c’est au tour du Gouvernement de sortir le bâton. Par un communiqué signé du ministère de l’Eau et de l’Assainissement qui retrace d’abord l’historique du contentieux, parti de l’appel d’offres international relatif à la sélection d’un opérateur privé chargé de la gestion du service public de production et de distribution d’eau potable en zone urbaine et péri- urbaine, l’Etat du Sénégal a expliqué pourquoi il ne comptait pas céder aux exigences des travailleurs de la SDE qui souhaitent disposer de 15% (contre une proposition de 10% dont 4% pour les travailleurs de la SONES et de l’ONAS) de l’actionnariat de la future société de gestion de l’eau. « Malgré cette importante avancée, note le communiqué, le Gouvernement constate, avec regret, que les travailleurs de la SDE campent sur leur position intransigeante en exigeant que les 10% du capital consentis aux travailleurs du secteur leur soient intégralement réservés, à eux seuls, en excluant donc les travailleurs de la SONES et de l’ONAS quand bien même les trois entités constituent un seul secteur. »
Même s’il dit rester encore ouvert à un dialogue constructif avec les syndicats de la SDE, à tendre donc la carotte, le Gouvernement digère mal le mouvement de grève pour la raison avancée, qu’il considère comme une prétention qui n’est pas acceptable.« La satisfaire permettra certes d’éteindre un feu mais risque d’en allumer d’autres (et) le Gouvernement rappelle tout d’abord que des travailleurs ne peuvent déclencher une grève pour demander une participation au capital d’une société privée de surcroît. »
Pis, l’Etat déplore également « des actes de sabotage sont opérés à travers notamment l’occupation de sites, la fermeture de vannes, l’arrêt d’installations de traitement d’eau, actes destinés à perturber la distribution normale de l’eau et prendre les populations en otage. » Suffisant pour brandir le bâton :
« Le Gouvernement tient à informer les auteurs de ces faits, à quelque niveau de responsabilité qu’ils puissent se trouver, qu’il s’agit là d’actes inacceptables et répréhensibles qui seront considérés comme tels avec toutes les conséquences que cela induit dans un Etat de droit. Le Gouvernement rappelle également que l’Etat du Sénégal a conclu avec la SDE un contrat d’affermage encore en vigueur ; dans ce contexte, elle reste garante et responsable d’une fourniture régulière d’eau de qualité aux populations. Il lui appartient, dès lors, de prendre toutes ses responsabilités et toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à ces comportements irresponsables qui constituent de graves menaces pour non seulement le bien-être mais aussi et surtout la santé des populations, ainsi que pour le fonctionnement normal des établissements de santé notamment. »