LE NOEUD DU CONTENU LOCAL DU PÉTROLE ET DU GAZ

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Les Jeudi du Club des investisseurs sénégalais (CIS) ont été lancés sous la présidence du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, au siège du CIS, à Ngor, ce 28 novembre. Ce rendez-vous se veut « un cadre de réflexion et d’anticipation tourné vers les horizons de mutation pour l’émergence de notre pays », décline Babacar Ngom, le président du CIS. Qui ajoute : « L’objectif est de stimuler le débat économique, à amener le CIS à aménager cette salle entièrement à la disposition de ses membres. Elle se veut un haut lieu d’échanges et de réflexions, un endroit où les acteurs économiques se retrouvent pour parler business, amorcer des partenariats, organiser des formations, et signer des contrats. Une forge supérieure où l’on fusionne la pensée, l’intelligence économique, l’esprit d’entreprise, et le sens des responsabilités ».

« Il ne faut pas qu’on rate la phase d’exploitation », Amadou Hott

L’inauguration s’est faite sur le thème : « La place du secteur privé dans la loi sur le contenu ». Amadou Hott, accueilli en partenaire, rappelle que cette loi votée en janvier 2019 à l’Assemblée nationale, vise « le développement d’une industrie locale, (permettant) le transfert de technologies. Ce que nous souhaitons, c’est que le secteur privé puisse bénéficier de toutes ces expertises pour pouvoir, à son tour, l’exporter comme le font aujourd’hui l’Inde et la Chine », soutenant que « le secteur privé sénégalais a un rôle important à jouer dans l’exploitation de ces ressources naturelles » notamment les services liées à ladite exploitation, après la phase d’exploration. Des services, détaille le ministre, qui pourront aller « même jusqu’à l’immobilier ». Puisque « ce sont des centaines de personnes qui viendront au Sénégal, des expatriés, il faudra construire des appartements, des hôtels, construire des écoles parce que ces expatriés viendront avec leurs enfants, leur épouse, et consommer sénégalais. Et, ce consommer sénégalais, c’est le secteur privé qui va le leur servir. »

« Gaz onshore »

Par ailleurs, « il ne faudrait pas que tout le gaz soit exporté. C’est pour cela que l’Etat est en train de travailler avec le FONSIS et d’autres partenaires pour avoir des pipelines pour un réseau de distribution de gaz pour les entreprises mais surtout pour la conversion en électricité. Quels que soient les capitaux pour ce genre de projet, la partie sénégalaise peut avoir une part importante. (Car), la plupart de ces projets requiert 20 à 25% de capitaux-fonds même si vous avez un projet de 500 millions de dollars pour une centrale au gaz. 25% de 500 millions de dollars, c’est 55 milliards F CFA à peu près, avec un taux de rentabilité entre 13 et 16% ».

« Un vide juridique à réglementer », insiste Dr Abdourahmane Diouf

Pour ce faire, un préalable s’impose. Dans la mesure où insiste Dr Abdourahmane Diouf, Directeur exécutif du CIS, « par rapport aux décrets d’application qui doivent être pris, on doit redéfinir la notion de société sénégalaise, organiser la relation économique pour que le Sénégal qui n’a pas des sociétés suffisamment fortes pour aller explorer, puisse aller récupérer ce qui a été perdu à travers les contrats. Donc, il est absolument important que dans les décrets, la loi revienne pour distinguer la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), et le contenu local, qui est une obligation juridique.

L’alternative pour le Sénégal, c’est faire l’audit des traités bilatéraux existant qui nient le contenu local, les dénoncer en temps opportun, et de faire de sorte que la loi sur le contenu local soit la loi qui s’applique à ces multinationales ».
Concernant toujours les recommandations, Victor Ndiaye, autre membre du CIS, propose d’y « aller vite. Depuis la loi, des contrats ont été signés. Les pétroliers ont une façon de fonctionner qui n’est pas dans nos radars, ils travaillent entre eux ». D’autant plus que lance Youssou Ndour, également membre du CIS, « les 80%, c’est parti, il faut tout faire pour capter les 20% ».

Les échanges vont se poursuivre puisqu’une rencontre est prévue entre les différentes parties dont le COS Petrogaz, du 16 au 20 décembre, selon l’annonce faite par Serigne Mboup, le directeur général de la Société africaine de raffinage (SAR), assurant que les préoccupations du secteur privé national ont été prises en compte dans les décrets d’application.

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