Le rôle trouble de l’extrême droite dans les manifestations antiracistes

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Des militants pour une nouvelle guerre civile voient dans les émeutes une manière de déclencher une guerre raciale.
Depuis la mort de George Floyd, un homme noir étouffé par un policier blanc, plus de 70 villes des États-Unis sont secouées par d’importantes manifestations contre les violences policières.

Par endroit, des hommes, pour la plupart blancs et le plus souvent armés et bardés de protections de type militaire se sont joints aux manifestations. Un genre d’allure que l’on retrouve d’habitude plutôt dans les manifestations d’extrême droite pro-Trump ou récemment lors des rassemblements contre les mesures de confinement.

Ces manifestants font partie d’un mouvement appelé Boogaloo. Né sur internet, il s’organise surtout sur Facebook et milite pour le déclenchement d’une nouvelle guerre civile.

Accélérationnistes

Une grande partie d’entre eux espère pousser le pays dans une spirale de violences qui aboutira à une guerre raciale. Ouvertement racistes et néo-nazis, ces membres veulent profiter des émeutes pour augmenter le niveau de violence et accélérer un conflit ouvert. Peu importe pour eux si pour cela, il faut s’attaquer à la police ou aux manifestant·es.

Cependant, comme l’explique sur Twitter la chercheuse spécialiste des groupes extrémistes JJ MacNab, le mouvement Boogaloo n’est pas cohésif. Ses membres partagent un amour certain pour les armes à feu, le désir de déclencher une guerre civile et le choix de symboles issus de memes internet, mais leurs idées politiques ne sont pas forcément identiques.

Certain sont de fervents supporters de Donald Trump, d’autres le détestent. Certains soutiennent la police, d’autre cherchent la confrontation avec le bras armé de l’État haï. Et certains ont ajouté George Floyd à la liste de leurs martyrs tués par la police.

En revanche, ceux qui affirment manifester contre les violences policières refusent de prendre en compte le contexte racial de celles-ci. Le mouvement boogaloo a ainsi dressé une liste de «martyrs» blancs éliminés par la police et estiment qu’ils ne sont pas assez mis en avant car, selon eux, non-noirs.

C’est une différence majeure avec le reste des manifestant·es, au vu de l’omniprésence du slogan «Black Lives Matter» chanté par les cortèges, tagué sur les murs et partagé sur les réseaux sociaux.

 

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