Les agents de la santé lourdement impactés par la pandémie de Covid-19

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Les personnels de santé dans le monde sont les premières victimes de la pandémie de Covid-19. En plus de compter 115 500 décès dans leurs rangs, il a été constaté une multiplication des absences pour maladie et un épuisement des troupes. Conséquences : il a été noté une exacerbation des pénuries préexistantes de travailleurs de la santé.

Alors que la pandémie de Covid19 continue d’exercer une forte pression sur le personnel soignant, l’Organisation internationale du Travail (Oit) et l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) ont publié, lundi dernier, un nouveau guide pour renforcer la protection des personnels de santé dans le monde. Profitant de la cérémonie de présentation du document, l’Oms et l’Oit ont recommandé de mettre en œuvre des programmes durables de gestion de la santé et de la sécurité au travail pour les agents de santé, au niveau national, infranational et des établissements de santé.

Les deux organisations estiment que ces programmes devraient couvrir tous les risques professionnels : infectieux, ergonomiques, physiques, chimiques et psychosociaux. «La pandémie de Covid-19 a fait payer un lourd tribut supplémentaire aux travailleurs de la santé et a exposé une dangereuse négligence de leur santé, de leur sécurité et de leur bienêtre. Plus d’une structure sanitaire sur trois ne dispose pas de postes d’hygiène sur les lieux de soins.

Moins d’un pays sur six a mis en place une politique nationale pour un environnement de travail sûr dans le secteur de la santé», signalent dans leur note l’Oms et l’Oit. Elles précisent que finalement, la crise de Covid-19 a mis en évidence le coût de ce manque systémique de garanties pour la santé, la sécurité et le bien-être des travailleurs de la santé. «Au cours des 18 premiers mois de la pandémie, environ 115.500 agents de santé sont décédés des suites de la Covid-19», a affirmé James Campbell, Directeur du département Personnel de santé de l’Oms. De plus, souligne-t-il, les absences pour maladie et épuisement ont exacerbé les pénuries préexistantes de travailleurs de la santé. Elles ont sapé les capacités des systèmes de santé à répondre à la demande accrue de soins et de préventions pendant la crise, a-t-il ajouté.

L’ESSENTIEL SUR LE NOUVEAU GUIDE DE L’OIT ET DE L’OMS POUR RENFORCER LA PROTECTION DES PERSONNELS DE SANTÉ

Revenant par ailleurs sur le nouveau guide pour renforcer la protection des personnels de santé dans le monde, l’Oit etl’Oms soulignent que cette publication de l’Onu contribue à améliorer la gestion de la santé et de la sécurité au travail dans les établissements de santé, à l’échelle nationale et locale. «Les agents de santé souffraient d’infections, de troubles musculo-squelettiques et de blessures, de violence et de harcèlement au travail, d’épuisement professionnel et d’allergies en raison du mauvais environnement de travail», a déclaré la Directrice du département Environnement, changement climatique et santé de l’Oms, Dre Maria Neira.

Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’Onu, même avant la pandémie du nouveau coronavirus, le secteur de la santé figurait parmi les secteurs les plus dangereux pour travailler. «Seuls quelques établissements de santé avaient mis en place des programmes de gestion de la santé et de la sécurité au travail», a ajouté Dre Neira. Plus largement, le guide décrit également les rôles que les gouvernements, les employeurs, les travailleurs et les services de santé au travail devraient jouer dans la protection de la santé, de la sécurité et du bien-être des travailleurs de la santé. Il rappelle aussi l’importance de l’investissement continu et de la formation pour maintenir les progrès dans la mise en œuvre des programmes.

Mais pour l’Oit, des mécanismes efficaces doivent être mis en place pour assurer une collaboration continue entre les employeurs, les gestionnaires et les travailleurs de la santé, dans le but de protéger la santé et la sécurité au travail. «Les travailleurs de la santé devraient jouir de leur droit à un travail décent, à des environnements de travail sûrs et sains et à une protection sociale pour les soins de santé, les absences pour maladie et les maladies et lésions professionnelles», a affirmé la Directrice du département des politiques sectorielles de l’Oit, Alette van Leur.

Selon l’Onu, les pays qui ont mis activement en œuvre ce genre de programmes ont enregistré une réduction des blessures et des maladies liées au travail et des absences pour maladie, ainsi que des améliorations de l’environnement de travail, de la productivité du travail et de la rétention des travailleurs de la santé. L’Oms et l’Oit de marteler qu’elles continueront à fournir des conseils et une assistance aux pays pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de santé et de sécurité au travail pour les agents de santé.
L’As

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