LES AVOCATS D’ADAMA GAYE VONT SAISIR LA CHAMBRE D’ACCUSATION

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Placé sous mandat de dépôt, le journaliste Adama Gaye est à la maison d’arrêt de Rebeuss où il risque de passer au moins 6 mois avant l’enrôlement de son affaire pour jugement devant le tribunal correctionnel de Dakar. Ses avocats qui ont décidé de batailler ferme annoncent la saisine de la Chambre d’accusation pour plaider sa liberté.

Joint au téléphone, Me Khoureychi Ba est revenu sur les instants de l’audition de son client. « Adama Gaye a été inculpé, suite au réquisitoire du procureur de la République, du chef d’offense au chef de l’Etat, l’article 254 du code pénal et de l’article 80, des actes et manœuvres de nature à troubler l’ordre public. C’est le dossier classique dans lequel on met l’atteinte à la sûreté de l’État. Chemin faisant, on a abandonné les charges relatives aux écrits contraires aux bonnes mœurs. Mais, dans la foulée, on s’est arrangé pour que les mêmes écrits constitués d’atteinte aux bonnes mœurs soient aujourd’hui les actes et manœuvres dont parle l’article 80. C’est par un subtile mixte qu’on a réussi à le retenir pour l’offense au chef de l’État », a expliqué l’avocat de la défense. Poursuivant son propos, il indique que le détenu risque de faire un long séjour en prison.

Pour cause, explique-t-il : « Demain (jeudi 1er Aout 2019), le doyen des juges va prendre ses 45 jours de congés. Les vacances judiciaires ont démarré. Ce qui veut dire que durant ce temps, Adama Gaye n’a pas de chance de retrouver la liberté ». Ainsi, l’avocat annonce qu’ils vont saisir qui de droit pour, dit-il, l’informer de la gravité de la situation. « Nous allons saisir la chambre d’accusation pour demander la liberté. Nous allons aussi attaquer le réquisitoire et nous allons surtout poursuivre la déclaration totalement inappropriée et irresponsable du garde des sceaux », soutient-il.

Visiblement très remonté contre le ministre de la Justice qui fait une sortie pour dire que l’Etat va sévir dans cette affaire, Me Khoureychi Ba pense qu’on a un ministre qui a déjà condamné son client. « Il dit qu’il est à la base de sa condamnation. Il confond déjà son rôle de tutelle et d’acteur de la justice. Il assume que c’est lui qui a tout piloté depuis la saisine du procureur jusqu’à son arrestation et éventuellement jusqu’à son jugement. Dans ce genre de dossier, il n y’a pas de jugement. Ce sont des dossiers montés pour neutraliser ceux qui dérangent », regrette-t-il.

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