Les Etats-Unis ont félicité le président gambien sortant Adama Barrow pour sa réélection, malgré des « irrégularités mineures », en le pressant de mener à bien les réformes promises il y a cinq ans et non réalisées.
Certains adversaires de Barrow à la présidentielle de samedi ont contesté les résultats proclamés par la commission électorale.
Dans un communiqué consulté mercredi sur son site internet, le département d’Etat parle d’élection « libre et juste », caractérisée par l’absence de violence et une participation proche de 90%. Il présente les Gambiens comme une « source d’inspiration » dans la quête de gouvernance représentative, cinq ans après la fin de la dictature.
Les observateurs, américains et autres, ont constaté « certaines irrégularités mineures de procédure », ajoute-t-il. Il rappelle la nécessité à ses yeux de réformer la Constitution et la loi électorale.
« Les Etats-Unis félicitent le président Adama Barrow pour sa victoire électorale. Tout en reconnaissant les progrès importants accomplis depuis 2017, les Etats-Unis pressent une deuxième administration Barrow de raviver l’effort pour mener à bien les nombreuses réformes promises en 2016 et qui demeurent inachevées », poursuit-il.
La victoire surprise d’Adama Barrow à la présidentielle de 2016 avait mis fin à plus de 20 ans de dictature. Mais M. Barrow, qui a pris ses fonctions en 2017, n’a pas tenu au cours de son premier mandat des engagements jugés importants par les partenaires de la Gambie, comme une réforme de la Constitution, qui, actuellement, ne limite pas le nombre de mandats présidentiels par exemple.
Barrow a promis mardi une réforme de la Constitution avant la fin de son mandat de cinq ans, avec une limitation du nombre de mandats.
Il s’est en revanche gardé de s’engager à suivre les recommandations d’une commission chargée d’enquêter sur les crimes commis par l’Etat et ses agents sous la dictature de Yahya Jammeh. La commission lui a remis en novembre un rapport préconisant que les responsables soient jugés.
Le département d’Etat demande à la nouvelle administration gambienne de démanteler les instruments subsistants de l’oppression, mais aussi d’appliquer les recommandations de la commission.
De son côté, l’Union européenne, autre partenaire important de la Gambie, a salué le déroulement « calme, pacifique et transparent » de l’élection. Mais elle se garde dans un communiqué de féliciter Barrow. Elle réclame elle aussi des réformes.