Pedro Sanchez fera une déclaration officielle lundi à 9h, a annoncé le gouvernement. Le chef du gouvernement espagnol devrait reconnaître l’opposant Juan Guaido comme président du Venezuela. Du côté français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a reconnu ce lundi matin la légitimé de Juan Guaido pour « provoquer des élections présidentielles » au Venezuela.
L’Espagne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Portugal, rejoints dimanche par l’Autriche, exigeaient du chef de l’Etat vénézuélien Nicolas Maduro qu’il annonce la convocation d’une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient à partir de lundi M. Guaido, 35 ans, comme président. Interrogé sur la possibilité d’une reconnaissance officielle par l’Union européenne de M. Guaido comme président par interim du Venezuela, Jean-Yves Le Drian, a laissé la porte ouverte.
« Nous allons nous mettre en relation avec nos collègues européens pour reformuler cette demande et faire en sorte qu’un groupe de contact que nous nous proposons de créer pour accompagner la transition puisse se mettre en oeuvre, avec les pays européens qui voudront bien s’y joindre », a-t-il dit. Le président de la République Emmanuel Macron a publié un message sur les réseaux sociaux reconnaissant Juan Guaido comme « ‘président en charge’ pour mettre en oeuvre un porcesus électoral. »
Déjà reconnu par les Etats-Unis, le Canada et l’Australie
« Ce pays est aujourd’hui exangue, il y a de très nombreux réfugiés, il y a une oppression, il y a une inflation épouvantable, le peuple est dans la rue », a-t-il souligné. Le ministre français des Affaires étrangères a récusé les accusations d’ingérence, formulées notamment par la Russie qui soutient le président Nicolas Maduro.
« Ce n’est pas de l’ingérence, à partir du moment où il y a une crise dans un pays, qu’il y a un appel du président Guaido à le soutenir pour rétablir la démocratie », a estimé M. Le Drian. « Nicolas Maduro n’a pas organisé d’élection présidentielle dans le délai de huit jours que nous avons fixé. Donc, le Royaume-Uni et ses alliés européens reconnaissent désormais @jguaido comme président constitutionnel par intérim jusqu’à ce que des élections crédibles puissent être organisées », a tweeté le chef de la diplomatie britannique, dans la foulée de l’annonce espagnole.
M. Guaido a déjà été reconnu par les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et de nombreux pays d’Amérique latine. Maduro rejette l’ultimatum européen Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta, M. Maduro a déclaré qu’il ne ferait pas preuve de « lâcheté face aux pressions » de ceux qui réclament son départ et soutiennent l’opposant Juan Guaido.
L’Espagne, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Portugal, rejoints dimanche par l’Autriche, ont exigé de M. Maduro qu’il annonce la convocation d’une présidentielle anticipée, faute de quoi ils reconnaîtraient M. Guaido comme président du Venezuela. Maduro tacle l’UE « Pourquoi faut-il que l’Union européenne dise à un pays du monde qui a déjà organisé des élections qu’il doit refaire son élection présidentielle, parce que ce ne sont pas ses alliés de droite qui l’ont gagnée? », s’est interrogé M. Maduro, qui s’exprimait depuis Caracas.
« Ils tentent de nous coincer avec des ultimatums pour nous obliger à en venir à une situation extrême de confrontation », a-t-il poursuivi. Groupe de contact international Le président vénézuélien s’est dit favorable à un groupe de contact international comprenant l’UE et des pays latino-américains, comme l’Uruguay et le Mexique, et qui va se réunir jeudi à Montevideo, « une bonne initiative » selon lui. « Moi, je soutiens cette conférence (…) Je gage que cette initiative-là permettra de s’asseoir à la table des négociations, pour un dialogue entre Vénézuéliens, pour aplanir nos différends, pour programmer un plan, une sortie qui résoudra les problèmes du Venezuela », a-t-il estimé.