Salam PA,
Ta lettre à Anta m’a vraiment séduit. Dans la forme et dans le fond. Rien de surprenant pour celui à qui on présidait un avenir radieux dans les études et en politique (Machallah).
C’est vrai PA que « les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d’imbéciles qui avant ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. (…). Aujourd’hui, ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel » (Eco).
Mais PA, ta lettre est violente pour qui sait lire. Ton ami de Keur Tapha, assis à l’ombre du Dimb, t’aurait certainement dit :
« Haye (exclamation propre au Saloum) Moustapha ! Toi aussi, pourquoi convoquer Lamartine avec ses « insectes impurs » et ses « ténébreux reptiles » ?
PA, ces oiseaux de mauvais augure méritent le mépris plutôt que de virulentes paroles sagement enveloppées dans une littérature de haut niveau. En relisant ce matin l’introduction de l’ouvrage du Professeur Assane Seck, une larme coula sur ma joue. Votre ami a pu écrire :
« (…) Je sens doucement venir la nuit. Je sais, en effet, ce qu’annonce le doux crépuscule du soir, plein de sérénité, qu’il m’arrive souvent d’absorber par tous les pores de mon être, notamment lorsqu’à la fin d’une promenade sur l’index tendu de la Pointe des Almadies, les derniers rayons solaires plongeant dans l’océan profond, m’incitent à la méditation, souvent dans une ferveur proche de l’extase. L’heure arrive qui mettra fin à une vie déjà exceptionnellement longue, dont je remercie mon Créateur. » (Assane SECK, SENEGAL, Emergence d’une démocratie moderne. 1945- 2005. Un itinéraire politique)
Oui « toute âme goutera à la mort » et « personne ne peut mourir que par la permission d’ALLAH et au moment prédéterminé » ((Coran, Al-Imrane).
Ton ami Dansokho disait de la mort qu’elle est la chose la plus démocratique. Et tes pourfendeurs doivent savoir que comme l’amour, la mort n’a pas d’âge, ni de couleur.
Elle est une fatalité vers laquelle nous courons tous. Et l’apologie de Socrate est certainement « la plus belle plaidoirie de L’humanité car il s’agit de la plaidoirie de (sa) propre mort » selon le philosophe Mame Moussé Diagne. Mourir, c’est vivre autrement. C’est surtout la promesse d’une vie meilleure. « La vie future est meilleure que la vie d’ici-bas » (Coran Al A’la) pour les bienheureux car « A réussi celui qui la (l’âme) purifie » (Coran Ach- Chams).
Je convoite d’ALLAh, le Très Haut que tu vives longtemps encore et en excellente santé. Par la grâce de notre Prophète Mouhamed (Psl), de notre Vénéré guide Cheikh Hamed Tidjani en ce Rabia Al Awwal suivant Safar.
Djuma moubarack.
Par Moussa Taye, Conseiller politique et porte parole de Khalifa Ababacar Sall