L’Association nationale des transporteurs et commerçants du Sénégal (ANTCS) est composée du plusieurs centaines de membres qui font dans l’importation de sachets plastiques. Sur la base de la loi de 2015, ils importaient des sachets plastiques jusqu’à ce qu’une loi de janvier 2020 leur interdit l’importation de sachets plastiques de plus de 30 microns pour des considérations d’ordre environnemental.
Après que les négociations menées avec le Ministre de l’Environnement se sont soldées par un échec, ils ont entrepris des démarches auprès des plus hautes autorités du pays pour une prorogation du délai d’entrée en vigueur de l’interdiction des sachets plastiques fixée au mois d’avril 2020. Quelques jours plus tard, ils ont reçu de la direction de la douane de dédouaner leurs stocks de sachets en plastique, estimées à plus de 7 milliards, qui étaient en souffrance dans des magasins et entrepôts. Sur la base de l’autorisation de la douane sénégalaise, ils avaient commencé à écouler leurs produits jusqu’à ce qu’un beau jour du mois d’avril, soit le Ministre de l’Environnement accompagné de son secrétaire général et de forces de sécurité entre dans les marchés pour procéder, avec une ardeur qui frise le zèle et l’exhibitionnisme afin d’entrer dans bonnes grâces du Président, à la récupération des plastiques.
Il en est ainsi depuis lors avec des conséquences désastreuses pour les commerçants qui avaient acheté des sachets plastiques. Certains d’entre eux commencent à payer un lourd tribut de cette situation. Ils sont entre le marteau des charges familiales vitales et indispensables et l’enclume de la traque des banques auprès desquelles ils ont contracté des prêts. Il faut relever à cet effet que 80% du capital des acteurs du secteur informel proviennent des banques. Des milliers d’emplois (Ils sont estimés à plus de 20 000 emplois) créés par la filière sont menacés avec des répercussions sociales dont les victimes se seraient bien passées, surtout en cette période de crise où tout est au ralenti pour ne pas dire bloqué.
Les acteurs de la filière sachets plastiques s’insurgent avec la dernière énergie contre l’attitude radicale du Ministre, son manque de respect et de courtoisie, sa démarche cavalière, son narcissisme effroyable et son mépris caractérisé des commerçants du plastique qu’il n’a même pas daigné écouter lors des audiences relatives à cette question. Les acteurs de la filière plastique sont des citoyens modèles qui créent des richesses, emploient des jeunes qui auraient pu emprunter la voie de la déviance. Ils ont une claire conscience des enjeux du retrait des sachets plastiques. Ce n’est pas tant l’application de la loi d’interdiction qu’ils condamnent que la manière policière et repoussante dont le Ministre de L’Environnement s’y est pris pour son application. Les acteurs ne demandent ni plus ni moins qu’un délai raisonnable d’écoulement de leurs produits leur soit accordé afin qu’ils puissent rentrer dans leurs fonds d’investissement. Mieux, ils se disent prêts à accompagner le processus de retrait des sachets plastiques qui dépassent 30 micron en proposant une alternative viable qui épouse les contours environnementaux de la question.
Il faut relever que les agissements à la va va-vite du Ministre sont suspects car la loi d’interdiction cible tous les produits plastiques alors que lui s’entête à se focaliser sur les sachets plastiques importés par les commerçants. C’est à la lumière de ce qui précède que DAOUDA TINE, Président de l’association nationale des commerçants transporteurs et commerçants du Sénégal (ANTCS) entend lancer un CRI DU COEUR pour solliciter l’arbitrage du Président Macky Sall afin qu’il se saisisse personnellement de la question. Après que son ministre de l’Environnement a montré ses limites objectives et son incapacité à gérer la question d’une manière consensuelle par un souci d’équité et de justice sociale.