L’ONU «profondément consternée» par la suspension définitive de RFI et France 24 au Mali

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L’Organisation des Nations unies s’est dite « profondément consternée » par la suspension définitive de RFI et France 24 par l’autorité de transition au Mali. Elle demande à la junte d’annuler de cette interdiction et s’inquiète devant ces « actions qui limitent la liberté de la presse et la liberté d’expression ».

Radio France Internationale (RFI) et France 24, qui font partie du groupe Frances Médias Monde, ne diffusent plus au Mali depuis le 17 mars 2022. Cette suspension est devenue définitive le 27 avril, sur décision de la Haute Autorité de la Communication du Mali. Ce vendredi 29 avril, l’ONU a réagi à cette décision en se disant « profondément consternée ».

« Nous demandons à l’autorité militaire de transition du Mali d’annuler cette interdiction et de permettre aux médias indépendants de travailler librement dans le pays », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH), lors d’un briefing de l’ONU à Genève. « Ces suspensions ne sont que le dernier acte d’une série d’actions qui limitent la liberté de la presse et la liberté d’expression au Mali et cela se produit à un moment où il faut plus de supervision et non pas moins », a-t-elle ajouté.

Les services de Michelle Bachelet, l’ancienne présidente chilienne à la tête de la HCDH depuis 2018, continuent de documenter les allégations d’atteintes au droit humanitaire international et aux droits de l’homme dans de nombreuses parties du Mali. « Nous sommes toujours très inquiets des mesures prises pour limiter un peu plus un espace civique déjà très restreint », indiquent-ils.

« Le climat actuel (au Mali) a un effet dissuasif sur les journalistes et les blogueurs. Ces derniers s’auto-censurent et ne couvrent plus les sujets sensibles, de peur de déplaire aux autorités. »

Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme

La décision de sanctionner RFI et France 24 intervient alors que la junte malienne a accusé l’armée française d’« espionnage » et de « subversion » après la diffusion par l’état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d’une base du centre du Mali récemment restituée par la France. Sur fond de crise diplomatique avec Bamako, Paris a annoncé, en février, le retrait de ses soldats déployés au Mali. Cette opération doit être achevée cet été.

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