«L’opposition pense que le tapage médiatique suffit à la faire exister…»

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Après les échauffourées qui ont émaillé l’ouverture du dépôt des listes de parrainage au Conseil Constitutionnel, Mme Aminata Touré, mandataire de la coalition Benno bokk yakaar (Bby) commente et donne sa version des faits.

L’ouverture du dépôt des listes de parrainage au Greffe du Conseil constitutionnel a été marquée par une vive tension, avec un candidat déclaré à la Présidentielle, Malick Gakou, qui a même déchiré la liste de présence.  Quelle lecture en faites-vous ? 

C’était une tension inutile, puisqu’en fin de compte, les choses se sont déroulées comme elles auraient dû commencer, c’est-à-dire normalement. Le premier venu est le premier servi, c’est le principe classique de la gestion d’une file d’attente. Je me désole qu’un candidat (Malick Gakou, Ndlr) qui aspire à diriger le Sénégal se soit comporté de cette manière vis-à-vis des forces de l’ordre, qui ont su garder leur sang froid jusqu’au bout. Ce que je salue. Ce candidat, qui était son propre mandataire par ailleurs, n’est pas resté jusqu’au bout du processus, il est parti vers 6 heures du matin. Il faut que les acteurs politiques se fassent respecter par ces mêmes citoyens qu’ils veulent diriger. Pour cela, ils doivent adopter des comportements respectables en toutes circonstances. Mais l’essentiel, c’est que le dépôt des candidatures se fasse conformément à la loi.

Vous avez reçu un coup de poing qui vous a mise KO. Comment cela s’est passé ?

Ah oui? Je ne suis pas au courant d’un tel coup de poing ni d’un KO. Pour y arriver, il aurait fallu mettre KO d’abord tous les agents de sécurité qui m’accompagnaient et la forte délégation de Benno bokk yakaar qui était avec moi. Nous savons prendre nos dispositions sécuritaires également. Il y a eu une grosse bousculade, provoquée par ceux qui voulaient faire du forcing et qui n’y sont pas arrivés. Il ne pouvait pas être question de les laisser, mais les choses se sont calmées et le processus s’est normalement déroulé par la suite. Les mandataires ont passé la nuit à attendre ensemble, dans une atmosphère tout à fait cordiale, en bons Sénégalais qui nous respectons les uns les autres. Vous savez, il y a une grande part de show, pour les caméras et l’opinion, mais le plus souvent entre responsables politiques, tout reste à dimension gérable. Et c’est tant mieux pour notre démocratie.

Des mandataires ont dénoncé les faveurs qui vous ont été accordées pour vous positionner à la première place. Qu’en est-il exactement ? 

Nous n’avions pas besoin de faveurs et nous n’en demandions pas, parce que les candidats sont tous égaux devant la loi. Nous avons tout simplement pris nos dispositions pour être les premiers à faire la queue devant la porte du Conseil constitutionnel, dès 15h 42, en attendant que les portes ouvrent à minuit. La file dehors a été organisée par les forces de sécurité, qui ont même mis des chaises et des barrières. D’autres partis ont fait la queue derrière nous. Nous avons même pris des photos pour preuve. Malick Gakou, arrivé bien après, mécontent de sa place dans la file, a arraché des mains du gendarme la feuille établissant l’ordre dans la file d’attente. Voila ce qui s’est passé. Cela illustre assez bien le comportement de l’opposition : elle ne travaille pas assez, ne vient pas à l’heure et pense que le tapage médiatique suffit à la faire exister.

Vous ne pensez pas qu’il y a un vide juridique qui entoure l’ouverture du dépôt des listes de parrainage ? 

Faut-il une loi pour dire que le premier arrivé dans une queue d’attente est le premier servi? Ce principe est valable partout où du monde attend pour la même raison, pour payer ses factures, à la banque ou au marché. Il n’y a pas besoin de loi pour ça. On sait quand même organiser des files d’attente au Sénégal. Comment a-t-on fait pour le dépôt des candidatures en 2012, en 2000 et avant ? Les choses s’étaient passées sans bousculade. Lorsque les acteurs sont raisonnables, il n’y a pas de problème, quand ils ne le sont pas, les forces de l’ordre préposées au rétablissement de l’ordre imposent l’ordre et c’est ce qui s’est passé.

Si vous avez des parrains fiables, pourquoi vouloir être la première coalition à déposer, pour échapper à la loi des doublons ?

Nous avons pris nos dispositions pour être les premiers dans la liste d’attente pour déposer les premiers. Nous sommes la première Coalition politique de ce pays et le symbole est important. Nous avons assez de parrainages effectivement pour remplacer les doublons autant de fois que nécessaire. Là n’est pas le problème, nous avons travaillé comme il se doit, nous avons pris nos dispositions comme il se doit et nous avons déposé les premiers. Je ne vois pas où est le problème. Quand on travaille comme il faut, on n’a pas besoin de faveurs. C’est valable dans la vie en général.

Aujourd’hui, vous en êtes à combien de parrains ? 

Nous avons déposé, comme l’exige la loi, 1% du fichier électoral. Mais plus de 2.700.000 Sénégalais ont tenu à parrainer notre candidat, le Président Macky Sall, en reconnaissance de son très bon travail durant 7 ans. C’est l’occasion, en son nom, de féliciter tous les responsables de notre coalition, Benno bokk yakaar qui se sont donnés à fond durant la campagne de parrainage. Nous allons poursuivre notre travail de terrain pour que cette grande sympathie envers notre candidat se transforme en un bon résultat électoral et nous sommes optimistes.

Il y a aussi le cas Karim Wade, qui fait toujours débat, il réclame sa carte d’identité nationale, quel commentaire en faites-vous ?

Je n’ai pas de commentaire particulier. La réponse du ministre de l’Intérieur me parait claire. On retire sa carte d’identité à l’endroit où on en a fait la demande. Il n’y a d’exception ni pour Massamba ni pour Mademba. Nous sommes tous égaux devant les lois et règlements.

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