Le premier comité de pilotage du Partenariat opérationnel conjoint (Poc), qui porte sur la lutte contre le trafic de migrants et la traite des personnes au Sénégal, s’est tenu, ce mercredi 11 mars 2020, à Dakar. La cérémonie d’ouverture des travaux a été co-présidée par le ministre de l’Intérieur du Sénégal, Aly Ngouille Ndiaye et Mme Irène Mingasson, ambassadrice, chef de la délégation de l’Union européenne (Ue) au Sénégal.
Un projet de près de 6 milliards
Financé par l’Ue pour un montant global de 9 millions d’euros, soit 5 milliards 850 millions de francs Cfa environ, la mise en œuvre de ce Partenariat opérationnel conjoint a été confié à l’opérateur français du ministère de l’Intérieur, CIVIPOL, en partenariat avec la Fondation internationale et ibéroaméricaine pour l’administration et les politiques publiques (FIIAPP), une agence espagnole de coopération.
Son objectif, à moyen terme, est de «soutenir un dispositif efficace» de lutte contre les réseaux criminels par trois axes, à savoir : «renforcer les capacités d’analyse, de synthèse et de coopération des structures compétentes, renforcer les capacités d’enquête de la police judiciaire, et la coordination au sein de la chaîne pénale sur les dossiers liés au trafic de migrants, et, enfin, mettre en place une plateforme d’échange d’informations efficace pour assurer l’indispensable coordination interservices et interministérielle».
En outre, ce projet, dont la durée n’a pas été précisée, doit aussi fournir «les moyens matériels et technologiques les plus modernes et les meilleures formations aux services sénégalais, parmi lesquels la division nationale de lutte contre le trafic de migrants, afin qu’ils deviennent une référence régionale» dans le combat contre les réseaux.
Un programme «ambitieux et singulier»
Selon l’ambassadrice de l’Ue, le Partenariat opérationnel conjoint (Poc), en réponse à la demande du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, est un programme «ambitieux mais aussi singulier, pour ne pas dire audacieux». Il cible précisément la mise en place d’«un dispositif de lutte contre la migration irrégulière et illustre l’engagement» du Sénégal dans ce combat. Et pour mettre fin à ce trafic qu’elle juge «indigne», Mme Irène Mingasson estime qu’«il faut s’attaquer aux réseaux criminels».
Elle signale que pour ce faire, le partenariat propose le «renforcement» de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants de la direction de la police de l’air et des frontières (Dnlt). Laquelle a été créée par le ministre Aly Ngouille Ndiaye il y a deux ans et dont les résultats sont «déjà probants».
A en croire la diplomate européenne, ce programme reflète «une approche globale, inclusive et concertée» et implique quatre ministères du Sénégal. Il s’agit, du ministère de l’Intérieur avec la police, du ministère des Forces armées avec la gendarmerie, du ministère de la Justice à travers la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes et la direction des affaires criminelles et des grâces, et, enfin, du ministère des Finances avec la douane et la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Et du côté européen, l’approche est celle qui produit «les meilleurs fruits par le renforcement des liens et de la coopération à la fois stratégique et très opérationnelle entre des acteurs européens et leurs homologues sénégalais».