Monsieur le Président, Je m’adresse à vous, aujourd’hui en ce moment important de notre vie nationale. En effet depuis votre réélection et la formation du nouveau gouvernement, les sénégalais vous ont exprimé leur mécontentement et leur déception. Avez vous entendu leur message ? Je pense que non!
Pourtant il est assez clair.
Pas assez de changements et donc trop de lenteur. Pas assez d’emplois et donc trop de chômage. Pas assez de justice sociale et trop de taxes sur les pauvres gorgorlou. Pas assez d’efficacité dans l’action publique (vous avez jugé utile la tenue d’un séminaire gouvernemental) et donc trop d’interrogations sur la capacité de notre pays à s’en sortir, alors qu’il a tant d’atouts.
Vous n’ignorez pas non plus les souffrances de beaucoup d’entre nous à tenir les dix premiers jours du mois, à assurer l’éducation de nos enfants, à trouver de l’emploi, à se soigner…
Sachez que des sénégalais se sentent oubliés, abandonnés quand ils ne sont pas relégués.
Il y a un sentiment d’abandon absolument réel.
Il y a un sentiment d’abandon, de marginalisation de toute une partie de la population sénégalaise de la part du gouvernement.
Ce message, il vous est adressé personnellement.
Vous devez y répondre. Avec sincérité. Avec la conviction intime que vous vous êtes forgée comme Président de la République.
Je vous le confirme ici : DEUK BI MÉTINA TROP !
Les sénégalais vous ont réélu sur la base d’un programme (5-3-5) que certains de mes camarades de l’APR répètent sans cesse comme des robots.
Parmi vos 5 grandes initiatives nationales, la première concerne le PSE JEUNESSE 2035. Quelles sont les mesures prises pour répondre à cette problématique depuis le mois d’avril ? AUCUNE !
Parmi vos 3 nouveaux programmes sectoriels, il y’a le programme « ZÉRO DÉCHET » confié au ministre Abdou Karim Fofana « Superman » qui est plutôt dans l’activisme médiatique (les sénégalais ont constaté ses échecs lamentables dans toutes ses décisions avec des deguerpissements parcellaires…) que dans l’élaboration d’un cadre programmatique.
Parmi vos 5 accès universel, il y’a le programme « ACCÈS AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE ». N’est ce pas surprenant pour vous et pour nous aussi que vous vous étonniez de la précarité de notre système sanitaire malgré vos efforts depuis 2012 et vous l’aviez dit lors de notre panel de « haut niveau » à notre coordinateur des cadres et ministre de la santé Abdoulaye Diouf Sarr en ces termes « Nous avons mis 80 milliards F CFA de plus dans le budget de la Santé qui est aujourd’hui à 200 milliards F CFA par an. Alors, nous ne pouvons pas mettre 200 milliards F CFA par an sans qu’il y ait des résultats. Si les Sénégalais veulent se soigner, ils ne sont pas pris en charge, il faut réformer le système sanitaire. J’ai l’impression que les gens ne sont pas en train de se soigner ».
C’est pourquoi nous vous demandons d’oser avouer certains échecs dans vos choix. Personne ne doit dire qu’il est tard pour bien faire, que vous ne pouvez plus reprendre le gouvernail et redresser la barre. Il faut que vous sachiez que parmi vos ministres et directeurs généraux, il y a beaucoup d’incompétents qui n’ont ni l’expertise ni l’expérience encore moins l’intelligence stratégique de traduire votre vision pour un Sénégal émergent. Vous nous aviez promis le FAST TRACK dans l’exécution des programmes mais dans la pratique on assiste au SANDY TRACK.
Monsieur le président, vous devez atteindre trois objectifs dans le court terme. D’abord, redonner de la force à notre économie. C’est indispensable ! Ce sont les entreprises qui créent les emplois et vous devez tout faire pour qu’elles y parviennent.
C’est décisif pour l’avenir de notre pays. Remanier l’équipe gouvernementale qui a montré ses limites. Le plutôt sera le mieux car de toute façon vous allez le faire pour le bien du Sénégal. Ensuite, la justice sociale. Le premier pilier est l’éducation (apaisement de la crise avec le respect des engagements), et la formation de la jeunesse ; le second, c’est la sécurité sociale avec la priorité donnée à la Santé comme vous l’aviez évoqué ; et le troisième, c’est le pouvoir d’achat avec une réduction des impôts et taxes, l’arrêt des augmentations sur les prix consommés par les gorgorlou et enfin une baisse du train de vie de l’Etat afin de combler le déficit budgétaire.
Mes camarades jeunes et femmes de l’APR qui se sont sacrifiés pour vous depuis 2008 et bien avant pour certains m’ont demandé de vous dire: FAYO NAR BI KHOROMAME.
Ces jeunes crient Haro sur ces bandes de lycaons au sein de l’APR qui ne savent qu’aboyer et déchiqueter. Haro sur ces doryphores de la République qui vous cachent la vérité et travaillent non pas pour un Sénégal Émergent mais pour ne plus retourner dans la précarité qui les avait ensevelis avant 2012.
Ces hurluberlus nommés travaillent déjà pour votre remplacement et nous ne pouvons l’accepter.
Il faut qu’ils sachent que la pudibonderie ou l’hypocrisie ne marchent pas dans les temps qui courent, parce que nos concitoyens le voient clairement.
Je sais que vous resterez fidèle à vos engagements. N’oubliez pas qui vous a fait confiance, qui vous a élu, ni pourquoi. Car, je pense que vous avez qu’un seul objectif, la réussite du Sénégal et des sénégalais.
C’est votre mission, vous devez l’assumer sans faille.
LASS BADIANE Conseil municipal/ Secrétaire Élu BBY commune de grand YOFF / membre CCR