Après le camouflet de 2015 à l’Ucad où son cortège a été caillassé en marge d’une cérémonie d’inauguration de pavillons, Macky Sall est revenu au temple du savoir ce jeudi 4 octobre pour officiellement mettre à la disposition des étudiants 4 nouveaux pavillons d’une capacité globale de 4000 lits. Mais cette fois-ci, l’accueil réservé au chef de l’État a été moins douloureux pour ce dernier. En lieu et place de jets de pierre, Macky Sall a été bien accueilli pour ne pas dire acclamé par les quelques étudiants présents sous la tente qui a abrité la cérémonie d’inauguration.
En revanche, les apprenants qui se sont voulu plus civilisés n’ont en rien abdiqué sur leurs revendications. Après avoir salué la réalisation de ces nouveaux pavillons, le porte-parole du jour a mis le président de la République devant les difficultés auxquelles sont confrontés quotidiennement les étudiants. Doudou Diouf a d’abord évoqué le “déficit du personnel enseignant”. “Les étudiants souhaitent être encadrés et très bien encadrés. Le nombre d’étudiants dépasse largement le nombre d’enseignants encadreurs ; nous souhaitons des ratios normaux”, déplorera le porte parole des étudiants qui a pointé aussi l’absence de bibliothèque numérique. « Nous souhaitons aussi entrer en possession de nos diplômes. Le retard dans la délivrance de nos diplômes, nous crée des problèmes », se désole Doudou Diouf.
Loin de s’arrêter en si bon chemin, le représentant des étudiants réclame également des “infrastructures pédagogiques” avant de toucher une vieille doléance des étudiants, à savoir “la problématique de Ecobank”. “Nous passons des jours pour pouvoir percevoir nos bourses, le monopole doit cesser. Trouvez nous d’autres banques”, martèle M. Diouf.
Last but not least, la brutalité policière a été dénoncée par le porte-parole des étudiants. “Nos manifestations qui sont dues à certaines conditions d’études se passent dans la rue et chaque fois nos camarades sont tués, les forces de l’ordre nous repoussent jusqu’à nos deniers retranchements. Il faut que le cancer se soigne maintenant. Nous pensons pouvoir compter sur vous pour que ce phénomène cesse”, fait savoir Doudou Diouf qui s’est servi de cette transition pour demander justice pour Mouhamed Fallou Sène du nom de l’étudiant tué le 15 mai dernier à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.