Emmanuel Macron a appelé jeudi les Etats membres de la francophonie à lutter ensemble contre les tentatives de destruction de l’ordre international et l’”obscurantisme”. Multilatéralisme, environnement, droits de l’homme et droits des femmes, “la francophonie doit être ce lieu du ressaisissement collectif contemporain” et le français “la langue du refus de ce qui se passe, la langue d’une ambition commune, d’une conquête ou d’une reconquête”, a dit le président français au 17e sommet de la francophonie, à Erevan (Arménie).
Il souhaité que les 84 membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) mènent “le combat pour les biens communs universels et la réinvention du multilatéralisme”, à l’heure où le président américain Donald Trump multiplie les attaques contre les institutions et traités internationaux. “Oeuvrons ensemble pour un pacte mondial pour l’environnement”, a-t-il dit.
“Défendons le fait que le droit de veto au Conseil de sécurité de l’Onu doit être encadré, interdisons son utilisation lorsque de tels crimes (les plus graves, NDLR) sont perpétrés”, a-t-il ajouté. “Nous ne pouvons plus accepter que certaines puissances bloquent la condamnation de la communauté internationale. C’est à la francophonie de porter ces combats.”
La jeunesse, en particulier africaine, doit être une priorité de la francophonie, a ajouté le président français, souhaitant que tous les enfants puissent accéder à l’éducation. Son déplacement de deux jours en Arménie a pris une dimension particulière avec la mort de Charles Aznavour, patriarche de la chanson française sacré “héros national” en Arménie, qui a reçu un hommage national dans la cour des Invalides.
L’interprète de “La Bohême”, qui s’est mobilisé ces dernières décennies en faveur de son pays, devait faire partie de la délégation française. Emmanuel Macron visitera le “centre Charles Aznavour”, institution située sur les hauteurs d’Erevan en cours de construction et assistera vendredi à un concert auquel le chanteur devait participer.
Le chef de l’Etat, qui s’est engagé à inscrire au calendrier une journée pour la commémoration du génocide arménien, s’est rendu jeudi au mémorial dédié aux victimes. Emmanuel Macron soutient la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, favorite pour succéder à l’actuelle secrétaire générale de l’OIF, la Canadienne Michaëlle Jean, qui brigue un nouveau mandat.
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, s’est indignée jeudi du soutien à “une ministre de (Paul) Kagamé, qui est violemment antifrançaise, d’un pays qui a choisi de faire de l’anglais sa langue d’enseignement, sa langue d’administration, qui a tourné le dos au français et qui, de surcroît, a sur la France des propos qui sont presque insultants”.