Malal Talla, membre du mouvement Y’en a marre, dressant le profil de l’activiste, explique que ce dernier « ne doit s’identifier à aucune idéologie politique », « être équidistant », pour « donner son avis sur le fonctionnement des affaires du pays, et à tous les niveaux, entre le peuple et les élus. »
Au Sénégal, ajoute-t-il, dans un entretien accordé à L’Obs, « on peut citer comme activistes, des membres du mouvement ’’Y’en a marre’’, ’’Nittu Deug’’, ’’Nio Lank’’, ’’Frapp France dégage’’, toutes des organisations qui sonnent l’alerte. »
« L’activisme est une conviction mais pas un métier »
Toutefois, précise-t-il, « l’activisme n’est pas un métier. » Mais, souligne M. Talla, « l’activiste peut être rappeur, journaliste, religieux, femme de ménage, ouvrier, etc. L’activiste est avant tout une conviction à laquelle on adhère pour défendre des valeurs. L’activiste peut être dans un certain niveau de compréhension des choses où le citoyen lambda n’est pas.
Par rapport à cette position, l’activiste cherche à partager ses connaissances avec les citoyens pour qu’ils soient au même niveau d’information que lui afin d’agir pour provoquer des changements. Par exemple, on peut être informé d’un tripatouillage de la Constitution. Dans ce cas, le rôle de l’activiste, c’est de conscientiser la population afin d’alerter sur les manœuvres du politique pour éviter la forfaiture. »
Aujourd’hui, Kilifeu et Simon, pris la main dans le sac, sont en prison pour trafic de passeports diplomatiques. Selon Malal Talla, « quand on choisit d’être activiste, de dénoncer un système politique ou qu’on n’est pas d’accord, avec un certain type de fonctionnement, il faut faire attention. Il ne faut pas s’inscrire en porte-à-faux avec ce qu’on dit. Quand on est activiste, on ne doit pas prêter le flanc, parce qu’on est la cible des politiques. Quand on cherche les failles des politiques, on doit éviter d’exposer ses failles ».