En soi, cela pose problème que le policier aille jusqu’à donner les détails de la disparition de la fille de M. Gueye. Cependant, il y a bien des circonstances qui l’y poussent. L’investigation du journaliste qui lui a tendu le micro, le devoir de la police de lutter contre les sentiments d’insécurité et le caractère public de l’affaire du fait du père et de ses craintes exprimées publiquement. » UN ANONYME, au bout du fil, me signifiait lâchement son intention de s’en prendre à ma fille unique, Fatou Binetou Guèye, alors collégienne en classe de 5e, dans un établissement scolaire privé de la place. »
En vérité, ceux qui s’indignent de la déclaration du policier soupçonnent une volonté de nuire à Mame Matar Gueye en raison de sa posture de défenseur de la morale au sein de la société. Si sa personne est entachée, cela risque d’entamer la cause qu’il défend, rempart contre la dépravation des mœurs. D’où le nécessité de questionner les voies et moyens jusque-là mis en avant.
Dans cette entreprise de sauvegarde d’identité culturelle, il convient mieux de porter l’estocade sur les conditions objectives de gestation des écarts que sur les manifestations individuelles de la débauche. Ranguou est aussi la fille de quelqu’un d’autre. Elle est aussi appelée à fonder une famille. Elle est également un produit de l’état lamentable des moeurs. Il ne s’agit pas de la défendre, mais d’impersonaliser et d’uniformiser les nuisances du vindicte populaire.
On est tous en sursis, Mame Matar Gueye lui-même n’a-t-il pas menacer de dénoncer les « clients » connus de Rangou ? C’est triste que lui et sa fille soient exposés malencontreusement, mais ce retour de flammes doit inspirer et inciter à changer de méthode dans la noble mission de préservation des valeurs traditionnelles.
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