Des dizaines de Maliens ont manifesté mardi à Bankass, dans le centre du pays, pour réclamer la protection de l’Etat après le massacre attribué à des jihadistes de plus de 130 civils dans des villages voisins où la recherche de disparus de poursuivait.
Le Mali a connu au cours du week-end un de ses pires carnages de civils, qui est aussi la dernière tuerie en date d’une série en cours à travers le Sahel.
Selon le gouvernement, 132 civils ont été tués par des hommes de la Katiba Macina, le groupe du prédicateur peul Amadou Kouffa, à Diallassagou et dans deux localités environnantes, à quelques dizaines de kilomètres de Bankass.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a décrété trois jours de deuil. La classe politique bamakoise a unanimement exprimé sa compassion tout en se ralliant une nouvelle fois autour des forces armées.
Mais le Cadre d’échange, regroupement d’une dizaine de partis, rare voix critique, a demandé au colonel Goïta de se rendre sur place et en a appelé « à la responsabilité des autorités pour prendre les mesures nécessaires afin que de telles tragédies ne se reproduisent » pas.
Le gouvernement a dépêché mardi une délégation sur les lieux, à 500 km au nord-est de Bamako.
La population a manifesté à Bankass, chef-lieu du secteur. Des photos transmises par une association communautaire dogon montrent plusieurs dizaines de personnes rassemblées dans la rue.