Quelque 60 millions de dollars ont été saisis sur les comptes bancaires et dans les coffres forts de l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz et de ses proches, sur la base du rapport établi par une Commission d’enquête parlementaire (CEP).
Après quelques jours d’accalmie sur le front médiatique, mais pas forcément au niveau du terrain des investigations, il y a du nouveau dans l’enquête préliminaire ouverte par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique et financier. Celle-ci est menée sous la supervision du parquet anti corruption et sur la base d’un rapport établi par une Commission d’enquête parlementaire (CEP).
La procédure, jugée «lente» par une partie de l’opinion, cible l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz (2008-2019) et 300 autres personnalités, proches familiaux et anciens membres du gouvernement.
Le dossier, transmis à la justice le 5 août dernier, dénonce la corruption dans l’attribution de 109 marchés publics relatifs à l’énergie, aux infrastructures, à la gestion de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), dans le foncier à Nouakchott, la pêche, la gestion du Fonds national de revenus des hydrocarbures (FNRH), la liquidation d’entreprises publiques…
Dans le cadre de cette enquête préliminaire, Mohamed ould Abdel Aziz a fait l’objet d’une mesure de garde à vue du 17 au 24 août dernier. Celle-ci a été levée après expiration des délais prévus par la loi sur la corruption adoptée en 2016.
Pendant cette période de garde à vue, l’ancien chef de l’Etat a refusé de répondre aux questions des limiers, estimant que la procédure était menée en violation de l’article 93 de la Constitution, qui garantit l’immunité au président de la République pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions.