Il n’est pas totalement exclu que la situation qui prévaut actuellement chez le voisin malien où les putschistes ont détrôné le Président Ibrahim Boubacar Keita, se passe aussi au Sénégal. C’est en tout cas l’alerte du président de la Ligue sénégalaise des droits humains, Me Assane Dioma Ndiaye, qui pointant la faillite des gouvernants africains, pense que le risque, c’est la résurgence de la démocratie directe.
«Ce qui se passe au Mali peut faire tache d’huile au vu des tensions qui existent dans la sous-région, surtout en termes de dysfonctionnement démocratique. Que ce soit la Côte d’Ivoire, la Guinée et éventuellement le Sénégal. Cette forme de revendication d’une démocratie directe», a-t-il fait remarquer.
Interpellé par nos confrères de Seneweb, le juriste déclare que «de plus en plus, on assiste à un recul, un profond désamour de la démocratie représentative au niveau des citoyens qui ne sont plus satisfaits de la manière dont les mandats électifs sont exécutés. Et souvent, si on n’y prend pas garde, on risque d’assister à une résurgence de la démocratie directe. Et ça, c’est la faillite des gouvernances africaines».
«Au Mali on assiste à une collusion entre le peuple et l’armée. Ce ne sont pas des militaires qui font un coup de force et que ce soit en contradiction avec la volonté générale ou des aspirations profondes des populations de sorte que les putschistes sont perçus comme des rédempteurs.
Tout ça, c’est parce que le gouvernement malien n’a pas su rallier à sa cause la société civile, et les citoyens de manière générale», dit-il.
Le droit-de-l’hommiste d’alerter : «Il y a lieu de s’inquiéter en espérant que le génie créateur des peuples africains saura se rebiffer pour que l’Afrique ne renoue pas avec ses démons. Il nous faut aller vers une Afrique qui soit au-dessus de certaines pratiques qui feraient l’affaire des afro pessimistes qui disent que cette Afrique n’est pas majeure et est incapable de prendre ses propres destinées».
Diaraf DIOUF Infos Rewmi