ME MOUSSA SARR : « LA BALLE EST DANS LE CAMP DU PROCUREUR GÉNÉRAL »

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La machine judiciaire s’emballe. Le ministre de la Justice s’est fendu d’un communiqué pour informer qu’il a saisi le procureur afin qu’une enquête judiciaire soit ouverte sur le rapport de l’Inspection générale d’Etat. Intervenant à l’édition spéciale d’Iradio (90.3) consacrée exclusivement à cette affaire, Mme Moussa Sarr salue la démarche du Garde des Sceaux, Malick Sall. « C’est une bonne chose parce que c’est une exigence citoyenne. Ce sont les ressources naturelles du peuple sénégalais qui sont en jeu et en vertu de la constitution sénégalaise il ne fait aucun doute que les ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. Et l’article 25 alinéas 1 poursuit en disant que l’exploitation et la gestion de ces ressources doivent se faire de manière transparente. Par conséquent, s’il y a des accusations aussi graves que celles que nous avons vu passer à travers la presse, il est tout à fait normal et souhaitable qu’on ouvre une enquête judiciaire pour faire la lumière sur cette affaire », a analysé l’avocat au barreau de Dakar.

« Il faut que l’exécutif laisse librement la justice faire son travail »

Selon lui, après l’ouverture de l’enquête, il faut que l’exécutif laisse librement la justice faire son travail. « C’est un dossier extrêmement complexe. Mais, le temps de la justice n’est pas le temps médiatique. On devrait conduire l’enquête avec célérité mais la célérité ne signifie pas précipitation », indique-t-il. Pour Me Sarr, il appartient maintenant au maitre des poursuites, dans les heures ou dans les jours à suivre, d’ouvrir une enquête. Et que les personnes qui sont impliquées ou celles qui en savent quelque chose puissent être entendues pour que la lumière jaillisse. « La balle est maintenant dans le camp du maitre des poursuites », souligne-t-il.

Par ailleurs, Me Moussa Sarr trouve grave qu’un rapport de l’IGE qui date de 2012 soit dans l’espace public sans que le président de la République n’entre en possession de ce document. Il pense que ce serait même grave pour un Etat aussi sérieux que le Sénégal qu’un rapport de l’Inspection général d’Etat soit dans l’espace publique sans que son destinataire en l’occurrence le premier des sénégalais n’en soit informé. « C’est très grave si c’est le cas. Il faut une enquête pour que tout cela soit éclairé. Aujourd’hui, l’important du débat c’est éclairé ce qui a été fait de nos ressources naturelles ». Ceux qui détiennent le rapport alors qu’il n’a pas été déclassifié encourent des risques. Si on en croit à Me Sarr, ils peuvent être poursuivis devant les juridictions sénégalaises. « En principe les rapports de l’IGE sont des documents secrets. Tant que ce n’est pas déclassifié et publié personne ne doit entrer en possession. Souvent, lorsque vous entrez en possession de document aussi secret, vous pouvez être poursuivi pour recel de document administratif », prévient l’avocat.

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