Mme Amsatou Sow Sidibé à Macky : « Ouvrez les yeux, il se fait tard ! »

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‘Mme Sidibé’ à Macky : « Ouvrez les yeux, il se fait tard ! »

« La tournée nationale que j’ai entamée depuis quelques temps m’a confortée dans l’idée que la principale menace qui pèse sur la cohésion de notre pays est la déperdition des valeurs, encouragée par la pauvreté endémique et le chômage des jeunes.

Nous sommes à quelques encablures de la fin du parrainage qui constitue la faute et l’absurdité du siècle. Il faut noter la non opérationnalité du parrainage, techniquement. Quels sont les outils mis sur pied pour effectuer le contrôle et la validation des signatures ?

La loi demande entre 0,8 et 1% des signatures des électeurs, le Président en demande 3 millions, soit près de 50%, même si ils en sont capables, ils n’en ont pas le droit, car entrainant un tarissement de la source, ce serait tout simplement violer la loi.

La loi portant parrainage est inapplicable car comporte des tares congénitales. Elle est née, a vécu et doit mourir. Son contrôle par le Conseil constitutionnel est techniquement impossible et juridiquement incorrect car le Conseil constitutionnel n’est pas juge du fait, il est juge du droit.

Nous avons constaté le dévoiement des principes qui fondent notre démocratie. Endormissement global de l’opinion par la diversion et l’imposition de débats ludiques et sans intérêts entretenus pour détourner l’opinion de l’essentiel, à savoir la prise en charge de ses préoccupations et la destination de son argent.

Sur le terrain, nous avons constaté un achat massif de conscience qui menace la sincérité du scrutin, et partant, la paix civile. Le suffrage universel est remis en cause.

Rappelons que les régimes précédents étaient plus démocratiques que le régime actuel (Cf. ; nomination d’une autorité indépendante chargée des élections); mieux ils nous entretenaient de perspectives valorisantes. Et surtout, il savait pardonner quand les intérêts vitaux de l’État n’étaient pas en jeu.

Mais obnubilé par sa réélection, l’actuel chef de l’État met le coude selon ses propres termes sur les scandales financiers relevés par l’IGE et l’IGF. Sa réélection signifierait pour le Sénégal, l’endettement chronique de l’État, l’entretien d’institutions budgétivores ne servant à rien sinon à caser une clientèle politicienne.

Ces déséquilibres entretenus malgré les multiples appels à la raison n’ont fait qu’accroître frustrations et rancœurs, sentiments de division et de partialité, qui empêchent tout optimisme propre à mettre le pays au travail. La violence sauvage et l’insécurité qui s’étalent sous nos yeux  sont en grande partie alimentées par le désespoir de jeunes qui ont un horizon incertain.

En ce qui concerne la Justice, les maux dont elle souffre sont caricaturés par le cas de notre compatriote qui s’est immolé à côté du palais de la République s’estimant lésé par la Justice. Pourquoi n’a-t-il pas commis son acte désespéré sur le parvis du palais de Justice ? Le symbole est à la fois tragique et fort. Dans une démocratie, le chef de l’État doit prendre de la hauteur. Il ne doit pas s’immiscer dans les affaires judiciaires, encore moins instrumentaliser celles-ci.

Par ailleurs, nous exigeons la publication des contrats liés à la gestion et l’exploitation de nos ressources naturelles (pétrole, gaz, des mines en particulier le fer de la Falémé, l’or de Kédougou, le zircon de Diogo, etc.). Paradoxalement, nos riches régions périphériques sont les plus pauvres. Il faut plus d’équité territoriale et résorber la fracture entre les territoires car il n’y a pas de Sénégalais de seconde zone !

Durant ces six dernières années, le président de la République  a prouvé qu’il n’est pas rassembleur,  il n’a pas su consolider la nation. Il est partisan, chef de parti, donc chef de clan. Il n’incarne pas l’unité nationale. Il n’a donné ni de sens ni de contenu à la rupture prônée en 2012.

Le Sénégal se prépare à aller aux urnes pour désigner la personnalité qui aura la lourde et exaltante mission de présider à ses destinées jusqu’en 2024, s’il plaît à Dieu. Il est temps que le peuple décide de choisir une personne honnête et consciente de ses responsabilités vis-à-vis des populations et non de voter contre quelqu’un.

Le prochain président de la République aura comme seule préoccupation d’apporter les changements inévitables à tous les niveaux de nos appareils institutionnels. Il devra restructurer notre économie, délivrer les Sénégalais de la pauvreté, du chômage et de la précarité et libérer leur potentiel, leur énergie créatrice et installer la prospérité dans nos foyers, dans la paix, la dignité et la concorde nationale. Avec tous les Sénégalais, j’entends apporter ces changements.

J’invite la population, en particulier la jeunesse à prendre conscience de ses responsabilités, ses droits, ses devoirs et ses pouvoirs par rapport aux enjeux de demain en refusant l’intoxication et l’endoctrinement malsain.

En ce sens, j’invite les populations à participer massivement au projet « One million marche » dont l’objectif est de mobiliser UN million de personnes dans les rues pour dire Non aux dérives du pouvoir en place.

Je lance un appel à la paix des cœurs et des esprits, car rien ne vaut notre cher pays et ce que le monde entier lui envie ; le génie de son peuple qui n’a pas hélas les dirigeants qu’il mérite.

Pr Amsatou Sow Sidibé

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