« Monsieur tout le monde » (Par Moustapha Mbaye)

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En communication, même ce qu’on appelle l’improvisation se prépare. Cela peut paraitre grotesque pour un non initié. Improviser c’est donner l’impression de ne pas préparer. Mais pour ne pas trop s’exposer ou commettre des erreurs, une bonne dose de préparation en sourdine est requise.

La communication de contact, très efficace en marketing politique a son lot de risques. Dans la forme et dans le fond. D’une part, la flagrance de la préparation ou une mauvaise scénarisation de la scène peut caricaturer l’image du produit politique. D’autre part, les risques de l’immersion et les surprises incernables font qu’il faut bien murir une telle opération.

C’est une stratégie du « Monsieur Tout le monde ». Le président montre aux populations qu’il est préoccupé par leurs conditions de vie et qu’il peut se fondre dans la masse. Sans intermédiaire ni protocole, il échange avec les citoyens. La virée du chef de l’Etat dans la banlieue est une bonne initiative, mais la participation de certains acteurs (politiques) a théâtralisé les scènes.

Primo, la politique n’avait pas sa place dans ces séquences. Pourquoi évoquer le troisième mandat dans une visite inopinée ? D’autant plus que c’est un sujet à polémique. Ce jeune qui fait du giottisme devant le président a fait fausse note.

Secundo, connaissant notre société on ne peut pas faire un pareil exercice comme dans les pays occidentaux. On peut surprendre, mais on ne peut pas durer et quand on ne dure pas, on n’aura pas beaucoup d’éléments à apprécier, d’où l’obligation d’avoir une sécurité effacée, mais bien présente pour bien visiter la banlieue des profondeurs. Sans quoi vous allez faire du « Guislén ma » puis repartir.

Wade l’avait réussi sur la corniche en allant à la rencontre des faxmans. Cela avait permis à certains d’entre eux de regagner leurs familles. Ce pragmatisme recherché doit être constaté…

Moustapha Mbaye

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