Mon hommage à Mme Astou Sokhna
Faire un bon usage de la mort tragique de notre compatriote Astou Sokhna
Ne pas prendre l’ombre de l’hôpital de Louga pour la proie des dysfonctionnements du service public sénégalais
Il est souvent attribué à Churchill, la paternité de ce vieux dicton : « Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise ».
L’histoire de l’humanité montre que lorsqu’une crise bien gérée, elle devient une opportunité, une force pour aller de l’avant.
Avec la tragédie de l’hôpital de Louga, deux options s’offrent au Sénégal: s’enfermer dans le déni comme l’a fait le Directeur de l’hôpital ou encore profiter de cette opportunité pour en récolter le maximum d’avantages en terme de transformation.
La crise de Louga doit être bien gérée c’est-à-dire considérée comme une occasion pour améliorer tous les services publics.
Mort tragique de feue Astou Sokhna est la meilleure illustration qu’au Sénégal, le vrai problème c’est celui de l’échec du service public.
Coûteux, inefficace, inégalitaire, le service public sénégalais mérite d’être fortement secoué.
Malheureusement depuis 1960, aucune réforme, en profondeur, n’a été opérée pour transformer le service public et inculquer aux fonctionnaires la culture du rendement, de la performance et de la compétitivité qui font le succès du secteur privé.
Évidemment, il y a urgence à promouvoir, auprès des usagers-clients du Service public, les valeurs de respect et de coresponsabilité à l’égard du bien public et des structures délivrant les services publics à leur profit.
En lieu et place de assises sectorielles, des réformettes partielles et parcellaires, le Président de la République doit consacrer le reste de son mandat à la refondation de l’Etat, des institutions, de la gouvernance, de la décentralisation et de tous les services publics.
Ce sont ces actions qui peuvent restaurer la confiance entre les Sénégalais et leur État et leurs administrations et leurs services publics.
Vive République !
Vive le Sénégal !
Moustapha Diakhaté