Non, Monsieur le procureur, vous ne m’avez pas rassuré sur la mort de François Mancabou (Moustapha Diakhaté)
Je m’incline respectueusement devant la mémoire de François Mancabou et présente mes condoléances à sa famille et ses proches.
Monsieur le Procureur de la République vous ne m’avez pas convaincu lorsque que vous insinuez que Monsieur Mancabou s’est suicidé.
Monsieur le Procureur de la République, les policiers et gendarmes ont l’obligation d’assurer l’entière sécurité des personnes placées en garde à vue dans les commissariats et brigades.
Monsieur le Procureur de la République, les forces de l’ordre sont créées par la République pour veiller sur la protection des Sénégalais conformément à l’Article 7 de la Constitution qui dispose en alinéa premier que « La personne humaine est sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger ».
Monsieur le Procureur de la République, c’est la responsabilité des autorités judiciaires de faire des recherches afin de déterminer les raisons de la mort de François Mancabou.
Il faut qu’elles fassent, s’il le faut, deux autopsies avec des médecins qualifiés car c’est seulement en ce moment que la famille de la victime et l’opinion publique sauront exactement les raisons de la mort de Monsieur Mancabou.
Monsieur le Procureur de la République, le peuple sénégalais au nom de qui la justice est rendue doit être édifiée sur les manquements qui ont conduit à la mort de François Mankabou.
Monsieur le Procureur de la République, en raison des zones d’ombres qu’elle renferme, votre déclaration risque d’être un blanc-seing pour les politiciens manipulateurs et autres tribunaux médiatiques.
Monsieur le Procureur de la République, les responsabilités doivent être situées et les fautifs sévèrement sanctionnés.
Monsieur le Procureur de la République, en raison du lieu où est survenu le décès de Monsieur Mancabou, l’enquête doit être confiée à la gendarmerie nationale et non à la Dic.
Monsieur le Procureur de la République, les Sénégalais doivent aussi édifiés officiellement sur les tenants et aboutissants des forces dites spéciales.
Monsieur le Procureur de la République, les informations officieuses distillées dans la presse ne participent pas à la crédibilisation de la parole judiciaire et n’assurent pas les populations qu’il s’agit effectivement d’une tentative de déstabilisation du Sénégal.
Monsieur le Procureur de la République, une conférence de presse en bonne et due forme sied plus à la gravité des menaces que constitueraient les forces spéciales et les charges qui pèsent sur les mis en cause que des scoops médiatiques.
Monsieur le Procureur de la République, il est impératif d’organiser dans les plus brefs délais une rencontre avec la presse nationale pour faire le point exhaustif de l’état d’avancement des investigations sur cette affaire.
Moustapha Diakhaté