Parfois, la politique étrangère relève du travail notarial infructueux. Pendant plus de deux mois, la France a tenté de promouvoir une issue à la crise entre les Etats-Unis et l’Iran.
Il s’agissait de permettre une rencontre entre Donald Trump et son homologue Hassan Rohani, mais surtout de fixer par écrit des engagements mutuels et d’arrêter l’escalade enclenchée depuis le retrait unilatéral américain en mai 2018 de l’accord sur le programme nucléaire (JCPoA).
« Il y a eu un espace de deux, trois mois, de l’été jusqu’à la mi-novembre, dit une source diplomatique française. Il s’est refermé pour l’instant. » Les élections législatives iraniennes, en février 2020, et la campagne présidentielle à venir aux Etats-Unis compliquent encore la donne.
Cet effort, piloté par l’Elysée, est la chronique d’un échec prévisible, estiment certains experts. La médiation française a connu un épisode marquant, lors du sommet du G7 à Biarritz en juillet, avec la venue inattendue du ministre des affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. Il a été suivi de contacts multiples fin septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
Défiance mutuelle
Les paramètres, promus par Emmanuel Macron, étaient les suivants : en échange d’un allègement des sanctions, l’Iran reviendrait dans le cadre du JCPoA, accepterait une discussion sur son programme nucléaire au-delà de l’échéance 2025 et aborderait le sujet de la sécurité régionale, ce qui pour Paris devait impliquer le programme balistique. « Il faut être deux pour danser le tango », a dit M. Macron, à New York, à son homologue iranien. « Les religieux ne dansent pas le tango », a rétorqué ce dernier, selon un dialogue rapporté par une source française.