Opérations de collecte de fonds: Posons ces questions à Ousmane Sonko

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Le 03 Janvier 2009, le président de l’Apr Macky Sall avait adressé une lettre à l’ancien président du Gabon Omar BONGO pour solliciter des » conseils » et « un appui ».

A la suite de cette lettre, l’un de ses proches du nom de Abdoulaye Saly Sall vivant au Gabon, avait été arrêté dans la circulation par la police pour un contrôle banal. Il sera appréhendé pour défaut de pièce mais en vérité, il était soupçonné de blanchiment de capitaux visant à financer le parti de Macky Sall.

L’actuel Chef de l’Etat sera convoqué à son tour puis entendu au commissariat central de Dakar par le Commissaire DIAGNE.

Il était soupçonné de blanchiment de capitaux. Mais il ne sera pas poursuivi. L’enquête s’arrêtera en phase d’interrogatoire.

Comme, c’est le cas aujourd’hui avec Ousmane Sonko, le pouvoir liberal était soupçonné de vouloir freiner l’élan de l’Apr. Le PDS était accusé de complot et d’intimidation contre le leader de l’Apr. Mais au moins, la police s’était intéressée à cette affaire avant de classer le dossier. Si Macky était convoqué et entendu par la police à l’époque, Sonko n’est nullement directement inquiète aujourd’hui. Alors, faites moins de bruits.

Concernant PASTEF aujourd’hui, une autre démarche a été adoptée par les autorités notamment le ministre de l’intérieur qui s’est uniquement limité à interdire la campagne de collecte en citant la loi numéro 89-36 du 12 Octobre 1989 modifiant la loi numéro 81-17 du 06 mai 1981 relative aux partis politiques. Relevons tout simplement que cette même loi en son article 5 évoque « l’accès des partis politiques aux médias » d’Etat. Alors, des efforts doivent être faits pour le respect strict de cet article 5. Car les opposants dénoncent tous les jours, l’ostracisme dont ils sont victimes au niveau des médias d’Etat.

Pour revenir sur le cas, Sonko/ PASTEF, il faut relever leur démarche suspecte car déjà en Décembre 2019, le leader de ce parti avait organisé une opération de collecte de fonds avec un objectif de 2 milliards de fcfa. 12 mois après, en Décembre 2020, Sonko/ PASTEF répète la même opération sans fixer de plafond cette fois ci.

Alors nous voulons savoir :

1- Combien Ousmane Sonko avait il collecte l’année dernière en Décembre 2019 ?

2-Avait il obtenu les 2 milliards de fcfa ?

3-Avait t il déposé son rapport financier annuel au ministère de l’intérieur ? ( presque aucun parti ne dépose son bilan)

4- Est il prêt à rendre public la liste de ses donateurs dans la collecte des 2 milliards en Décembre 2019 ?

5- Pourquoi cette opération est réalisée à chaque fois au mois de Décembre ?

6- Le responsable des finances de PASTEF était il impliqué dans la collecte des 2 milliards de fcfa en Décembre 2019?

Nb: La question sur le bilan financier annuel est adressée à tous les chefs de parti.

Ceux qui sont prompts à crier au complot hier avec Macky comme aujourd’hui avec Sonko, doivent savoir raison gardée. Ce n’est pas parce que l’opposant Macky Sall le faisait qu’on va accepter qu’un autre opposant le fasse. Que cela soit compris par tous. La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur sans complaisance.

En plus, c’est une Lapalissade de dire que les opérations de collecte de fonds peuvent être des prétextes de blanchiment de capitaux. Car plusieurs fois, des PPE (Personnalités Politiquement Exposées) sont prises en flagrant délit dans des opérations de blanchiment d’argent à travers leurs activités politiques, dans l’immobilier, dans la restauration, dans l’Import-Export et même des ONG.

Ces opérations de collecte peuvent être des couvertures pour laver de l’argent sale. A travers les partis politiques et d’autres types d’associations, on peut introduire des capitaux illicites dans le système financier national. Il faut alors de la rigueur et beaucoup de vigilance pour combattre ces pratiques effectuées à travers des Associations pourtant légalement constituées. On ne dit pas que c’est le cas avec PASTEF mais cela pourrait être bien évidemment le cas. Car son comportement dans l’affaire des 94 milliards nous renforce dans cette présomption.

Le Ministre de l’intérieur peut laisser Ousmane Sonko continuer son opération de collecte dans la seule condition que les fonds collectés soient traçables et contrôlés par le CENTIF par exemple. Et qu’il en fasse autant avec tous les autres partis qui existent dans ce pays.

Et désormais, que les sources de financement de tous les partis politiques soient identifiées, contrôlées et traçables.

Que les partis politiques fassent leur dépôt de bilan annuel à commencer par l’Apr.

Cette question dépasse la petite personne de Ousmane Sonko. Car malheureusement, les partis politiques sénégalais sont comme des tombeaux dans lesquels, on ne sait jamais, ce qui s’y passe.

Il n’y a aucune tracabilite dans les opérations financières des partis, d’ailleurs mêmes les militants qui cotisent ne savent pas comment leur argent est utilisé. La culture de la transparence doit s’apprendre au sein des partis. Mais il est regrettable de constater que les partis politiques sont des structures d’apprentissage des méthodes de detournement de deniers publics.

On sait que les partis politiques et certaines ONG sont dans des circuits fermés de blanchiment d’argent. Il y a alors des raisons valables de s’inquiéter.

Et, au delà des formations politiques, toutes les Associations politiques, sportives, culturelles, religieuses, sociales qui reçoivent des fonds doivent déposer des bilans financiers annuels avec leurs coordonnées bancaires pour permettre à l’autorité de pouvoir contrôler les financements reçus et leur utilisation.

Alors, comme l’Apr en 2009, PASTEF a enfreint la loi. Ceux qui soutiennent le contraire sont chroniquement malhonnêtes et foncièrement partisans.

Mamadou Mouth Bane
Journaliste
Dakartimes

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