Ousmane Sonko, ne changera jamais, et en accusant la justice d’être complice d’une vaste escroquerie, il est égal à lui-même. Il nous rappelle l’histoire du fameux film « L’arroseur arrosé » des frères Lumière en 1895. Comme le personnage du film en question Sonko est un farceur, mais un farceur dangereux pour la démocratie.
Il ne faut pas manquer d’audace pour oser charger la mule de la justice, alors que lui-même bénéficie de ses mansuétudes. Rappelons en effet qu’il est poursuivi pour « viol présumé, et menaces de mort » ….et qu’il reste en liberté.
Il est vraisemblable, que n’importe quel autre citoyen sénégalais, à sa place, bénéficierait de l’hospitalité d’une cellule de détention préventive, dans l’attente de son procès, ce qu’on a voulu lui épargner compte-tenu de sa position de responsable politique.
Il devrait plutôt être reconnaissant à la justice.
Lui, qui est si prompt à crier au loup, n’aurait pas manqué de hurler au procès politique, et à appeler une nouvelle fois ses militants à descendre dans la rue, si on l’avait emprisonné. A tout bien peser, les juges ont préféré éviter de rajouter un nouveau désordre à l’ordre public. Ils savent maintenant que Sonko ne leur en témoigne aucune reconnaissance. Que peuvent-ils d’ailleurs attendre d’un individu, plus prompt à bafouer les valeurs de la République, qui s’appuie sur la colère de la rue, et l’exploite, pour menacer les institutions ?
Il y a encore quelques jours, à propos du vote d’une nouvelle loi, pour laquelle il s’est bien gardé de formuler des amendements, il s’est glorifié à la télévision d’avoir échangé des coups de poings avec un député de la majorité dans les travées de l’Assemblée nationale (Damako doore bafoutiko).
On ne l’a pas entendu critiquer ces mêmes juges, qu’il décrie aujourd’hui, de ne l’avoir pas inquiété pour ces violences, indignes d’un homme politique digne de ce nom.
Je l’ai déjà dit et le redis : Sonko n’est pas un responsable mais un irresponsable politique, ce n’est pas l’opposition qu’il défend, mais la sédition ! Cet homme, qui va recevoir en permanence sa bénédiction auprès des religieux, est un danger pour la République, qu’il met en péril par ses appels incessants à la révolte, et son incitation à la violence.
Aujourd’hui, pour exister, il a choisi la politique de la fuite en avant, il n’est plus dans la mesure, mais dans la radicalité, il brûle ses vaisseaux en prêchant la colère, et en appelant ses troupes à descendre dans la rue dans la perspective de chasser le pouvoir en place.
Il est amusant aussi de le voir se poser désormais en « vigie » de la société, sauf que le rôle d’une vigie n’est pas de provoquer la tempête, mais, au contraire, de la détecter et de la prévenir, afin d’anticiper ses effets dévastateurs.
Il y a un vieux dicton qui dit avec beaucoup de sagesse : « Qui sème le vent, récolte la tempête ». Sonko serait bien avisé de s’en inspirer. Qu’il prenne garde en effet, qu’en ouvrant la boîte de Pandore, il ne libère des éléments qu’il ne contrôlera pas demain. Ne dit-on pas que « le diable se cache dans les détails ».
Auquel cas il n’aura pas été une vigie, mais un prophète de malheur, ce qu’à Dieu ne plaise.
Ibrahima Thiam
Président du mouvement « Un Autre Avenir ».