Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a pris acte de la reprise des cours dans les universités en septembre et octobre, suite à la déclaration ce mardi du ministre de l’Enseignement supérieur, et a appelé, via son Secrétaire général, Malick Fall, joint au téléphone par PressAfrik, à plus de prudence, en cette période de pandémie
« Nous constatons que des universités n’étaient pas au même niveau dans la progression des enseignements et évaluations. Mais le SAES, fidèle à ses principes, prend acte de la décision prise par le gouvernement, et a fait quelques observations », a expliqué M. Fall.
« Sur le respect de l’autonomie scientifique et pédagogique des universités, toutes décisions sur les méthodes d’enseignement, les modalités de reprise des enseignements et les modes d’évaluations, doivent impérativement émaner des instances pédagogiques. Les délibérations devront tenir compte des établissements de leur niveau d’avancement, mais aussi de l’applicabilité des mesures prises par les autorités », a-t-il dit.
Pour ce qui est des dispositions à prendre pour une reprise en présentiel, le syndicat a rappelé que l’ouverture immédiate des universités publiques et privées impliquerait le mouvement de plus de 200.000 étudiants venant d’horizon divers, en particulier de foyers épidémiques. Vu les conditions de vie à l’Université, M. Fall craint un fort risque de propagation rapide de la maladie à coronavirus.
De ce fait, il estime que toute décision d’une reprise des cours devra nécessairement tenir compte, d’une part des avis des experts médicaux et d’autre part, la mise en place de dispositions pratiques sur le plan sanitaire, notamment la désinfection régulière des locaux et assurer l’hygiène et la propreté des campus sociaux et pédagogiques.
Malick Fall a aussi parlé de la mise à la disposition des étudiants et personnels enseignants et administratifs d’un nombre suffisant de masques de protection de qualité et un dispositif de lavage des mains en nombre suffisant également.
Par ailleurs, le syndicat demande à ce que toutes les dispositions soient prises pour une application rigoureuse de la distanciation physique.
« Les universités sénégalaises ont été bâties sur un modèle d’enseignement en présentiel »
S’agissant des cours à distance, le secrétaire général a rappelé que « les universités, à l’exception de l’UVS, ont été bâties sur un modèle d’enseignement en présentiel. L’enseignement à distance pour un effectif de près de 150.000 étudiants dans les universités publiques ne s’improvise pas ». C’est pourquoi le SAES appelle à la prudence pour ne pas sacrifier la vie des étudiants ni sur le plan sanitaire ni sur le plan universitaire.
Pour le cas de l’Université de Ziguinchor au sud du Sénégal, qui a reçu plus d’étudiants et moins de mesures d’accompagnement, M. Fall prône une large concertation concernant entre tous les acteurs. « Que le ministre et son équipe puissent se déplacer à Ziguinchor. Réunir tous les acteurs, enseignants, étudiants, administration, partenaires sociaux…pour trouver une solution », a-t-il souhaité.
Depuis le 2 mars, le Sénégal a dénombré 3161 cas de Covid-19 dont 1565 guéris, 36 décès et 1559 patients sous traitement.