La commune de Fann, Point E, Amitié n’a pas encore enregistré de cas depuis l’apparition du virus dans notre pays. Infosrewmi est allé à la rencontre du maire de la localité. Palla Samb, qui rend grâce à Dieu, indique que la municipalité a très tôt pris les devants, dès l’apparition des deux premiers cas, en convoquant les jeunes, les badiènou gox, les relais communautaires, etc. pour les former. C’est ainsi qu’un budget de 50 millions a été dégagé pour la confection de masques, l’achat de gel hydro-alcoolique et de l’eau de javel. Ces produits ont été distribués aux postes de santé. Il a également été fait du porte à porte pour sensibiliser les populations. Sur l’assouplissement de l’état d’urgence, Palla Samb ne cache pas son désaccord sur les nouvelles mesures prises par le chef de l’Etat Macky Sall. Il estime que quand on dirige un pays, il y a des moments où il faut se départir du sentimentalisme parce que la santé prime sur tout le reste. On ne peut sacrifier à ses obligations religieuses quand on n’est pas en bonne santé. On ne peut faire ses examens en étant malade. Mais la mesure la plus étonnante est, selon M. Samb, la réouverture des loumas (marchés hebdomadaires). Si on lui avait demandé son avis, Palla Samb aurait conseillé au président de la République de décréter le confinement total ou le confinement de Dakar. A l’en croire, Dakar est devenue une bombe. Le ministre de l’Intérieur dit que les mosquées ne pourront accueillir que 12 personnes, mais, se demande-t-il, quel imam va prendre la peine de compter les fidèles venus prier comme s’il était le propriétaire de la mosquée ? On est tous des croyants et on a beaucoup de respect pour nos guides religieux, mais, indique M. Samb, la santé n’a pas de prix. Le maire de Fann, Point E, Amitié dit être conscient des difficultés que vivent les populations mais il trouve qu’il fallait confiner Dakar au moins une semaine ou deux, qu’il n’y ait pas de circulation entre départements. Parce que ce sont les déplacements qui font circuler le virus et les gens continuent leurs habitudes en se rassemblant au niveau des grands places comme si de rien n’était. Maintenant avec l’assouplissement de l’état d’urgence, on ne vise pas à arrêter le virus. Pour la distribution de l’aide alimentaire, le rythme est lent. Palla Samb estime qu’à l’heure actuelle, la distribution de l’aide d’urgence devait déjà être terminée. Aussi, estime-t-il que puisque le Président ne veut pas être tenu responsable d’éventuels débordements, il devrait donner aux maires et aux Préfets la prérogative de prendre certaines décisions concernant l’épidémie. S’il faisait cela, le virus ne mettrait pas longtemps à être éradiqué. Parce que M. Samb aurait décrété le confinement de sa commune. Et il n’est pas le seul à vouloir le faire. Avec la recrudescence des cas communautaires et la rapidité de propagation du virus, il est incompréhensible, selon lui, d’ordonner la reprise des cours. Parce qu’il vaut mieux avoir une année blanche plutôt que de mettre en danger la vie des enfants. Là aussi, Palla Samb ne cache pas sa désapprobation. Pour lui, on aurait pu décaler l’année scolaire jusqu’au mois de décembre mais là, ce n’est vraiment pas le bon moment de reprendre les cours. Pour venir en aide aux familles de la commune, Palla Samb renseigne qu’il a été mis en place dans chaque quartier, en l’espace de deux semaines, un comité de recensement et de distribution chargé de donner à chaque ménage un kit d’aide alimentaire. Les postes de santé ont été équipés en produits antiseptiques, les jeunes se sont engagés à distribuer le pain aux ménages pour éviter les attroupements devant les boulangeries. Une initiative qu’a tenu à saluer le maire qui félicite les jeunes de sa commune. Palla Samb d’appeler les Sénégalais à faire preuve de responsabilité, à limiter les déplacements, à respecter la distanciation sociale et les gestes barrières. Il est persuadé que si tout le monde se sent concerné, le virus va vite disparaitre parce que le laisser circuler jusqu’en aout et septembre serait une catastrophe. Il a appelé les habitants de sa commune à maintenir le cap et à ne pas céder au relâchement.