L’ancien président de l’OM, Pape Diouf, est décédé, ce mardi au Sénégal, après avoir été atteint de Covid-19. Né au Tchad en 1951, où son père officiait, il passe ses classes primaires dans le nord du Sénégal (Richard-Toll) avant de fréquenter les collèges de Saint-Michel et Sacré-Cœur. Il rallie Marseille en classe de seconde à 17 ans.
Mababa Diouf de son vrai nom, il fût un journaliste de la Marseillaise dans les années 1980. Par la suite, il devient un grand agent de joueurs au début des années 90 avec sous sa houlette de très grands noms comme le Ghanéen Pelé, Joseph-Antoine Bell, Bernard Lama, Marcel Desailly, Basile Boli, William Gallas, Samir Nasir ou encore Didier Drogba.
Malgré son attachement avec l’OM, il a souvent accompagné les décisions du football sénégalais et demeure, par exemple, le grand artisan de l’arrivée d’El Hadji Diouf dans la Tanière. En 2005, il devient président de l’Olympique de Marseille sous l’impulsion de Robert Louis-Dreyfus, propriétaire du club.
Sous son magistère, l’OM redevient un candidat sérieux à la course à la Ligue des Champions en France (5e en 2005-2006, puis 2e en 2006-2007, 3e en 2007-2008, et 2e en 2008-2009). Il quitte le navire marseillais le 17 juin 2009 après cinq ans de présidence tout en préservant le respect et la considération de toute une ville. Sur cette dynamique, les olympiens redeviennent champions de France en 2010. Un succès qui lui est souvent attribué.
Malgré son départ, il reste très proche de son club de toujours et n’hésite pas a lancé des piques au grand rival parisien. L’Après Om se résume un peu à des prises de positions souvent approuvées sur les plateaux de télé mais aussi une entrée dans le monde politique.
Le 9 octobre 2013, il reçoit des mains du président de la République, François Hollande la décoration de chevalier de la Légion d’honneur.
Pressenti pour conduire une liste lors des élections municipales de 2014 à Marseille, il prend finalement la tête de la liste « Changer la donne » malgré les mains tendues du PS et de EELV. Sa liste était composée de membres de « Sursaut », d’écologistes et certaines personnalités de la société civile. Ils terminent à la cinquième position avec 5,63 % des voix dans la ville phocéenne.
Mis en examen dans l’affaire des transferts douteux de l’OM, fin 2016, une décision judiciaire levée en 2018, il avait ensuite filé à Dakar, auprès d’une partie de sa famille. À 68 ans, il rend l’âme à Dakar alors que sa famille voulait l’acheminer à l’hôpital de Nice pour, espérait-elle, une meilleure prise en charge.
Après Michel Hidalgo, jeudi, l’Olympique de Marseille vient de perdre une autre grande figure de son histoire.