Le pape, appelé à réagir mercredi sur un projet des archevêques américains de priver de communion les dirigeants favorables à l’avortement à l’instar du président Joe Biden, a estimé en termes généraux que l’Eglise n’avait pas vocation à prendre position politiquement.
«Que doit faire le pasteur ? y compris «les excommuniés», a estimé le souverain pontife, sans vouloir commenter directement les débats d’une Eglise américaine souvent ouvertement présente dans la vie politique.
Dans l’avion qui le ramenait d’un voyage de quatre jours à Budapest et en Slovaquie, le pape a appelé à «la compassion et à la tendresse», en réprouvant des pages de l’histoire de l’Eglise comme la nuit de la Saint-Barthélemy ou la chasse aux sorcières et aux hérétiques.
«Si vous sortez de la pastorale de l’Eglise, vous devenez un politicien», a-t-il désapprouvé
Dans le même temps, le pape a pris le soin d’exprimer une nouvelle fois son horreur de l’avortement, qu’il compare à «un meurtre».
En juin dernier, la conférence des évêques catholiques américains (USCCB) avait voté à une large majorité la proposition de rédaction d’un texte sur «la signification de l’eucharistie dans la vie de l’Eglise», qui pourrait avoir pour conséquence de la refuser aux politiques soutenant l’avortement.
La question doit désormais être discutée dans les diocèses et le texte sera débattu lors de la prochaine conférence des évêques, en novembre.
L’eucharistie, ou communion, est un rite essentiel de la foi catholique, au cours duquel le fidèle reçoit l’hostie, symbole du sacrifice de Jésus-Christ.
Joe Biden, par ailleurs catholique très pratiquant, a annulé la décision de son prédécesseur Donald Trump de priver de fonds publics les organisations militant pour le droit à avorter.