PEROLS : Un octogénaire tue sa femme parce qu’il n’a pas supporté qu’elle parte dans un centre d’Alzheimer
Un homme de 84 ans a tué sa femme, âgée de 81 ans, vendredi soir à Pérols. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle devait être prise en charge prochainement dans un établissement spécialisé. D’après les premiers éléments de l’enquête de police, le mari ne pouvait se faire à cette idée.
Il l’a étranglé avant de tenter de se suicider en avalant des médicaments. Son pronostic vital était engagé mais il est maintenant hors de danger. Il est toujours hospitalisé ce dimanche.
Strangulation
Aux enquêteurs, il a confirmé qu’il avait étranglé son épouse, avant de vouloir mourir à son tour. Ses aveux sur les causes du décès sont corroborés par les constatations du médecin légiste venu sur place, vendredi vers 22h30. Des traces suspectes ont été relevées autour du cou de la victime. L’autopsie qui sera pratiquée en début de semaine à l’institut médico-légal du CHU Lapeyronie, à Montpellier devrait confirmer ce décès par strangulation.
L’octogénaire a expliqué son geste irréparable par le fait qu’il ne supportait pas la décision récente de confier sa femme dans un centre adapté des malades d’Alzheimer, après une aggravation de son état de santé. Le couple était très fusionnel, inséparable et l’idée de savoir que le mari allait se retrouver seul dans quelques jours dans le pavillon de Pérols a précipité ce geste terrible.
La maladie d’Alzheimer est neurodégénérative -perte progressive de neurones- incurable du tissu cérébral, qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire. C’est la cause la plus fréquente de démence chez l’être humain.
Nouvelles révélations : une bactérie buccale
Ce drame survient trois jours après des révélations de la très sérieuse revue Science Advances, qui assure qu’une bactérie à l’origine d’inflammations buccales pourrait jouer un rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer. En somme, une simple bactérie buccale ferait des ravages au niveau de la santé.
Une équipe de chercheurs américains a, en effet identifié dans le cerveau de patients décédés, atteint d’Alzheimer des traces d’une bactérie à l’origine de la parodontite chronique, une inflammation qui détruit les gencives et les os porteurs des dents.
Si ce n’est pas la première fois que le lien entre santé bucco-dentaire et maladie d’Alzheimer est établi, cette nouvelle étude corrobore un peu plus cette hypothèse.
Une molécule testée
De son nom latin, Porphyromonas gingivalis produit des protéines toxiques appelées gingipaïne. Or, les chercheurs en ont identifié plus dans le cerveau des patients atteints d’Alzheimer, que dans celui des patients non malades, expliquent-ils dans la revue de janvier de Science Advances.
Les auteurs de cette étude ont également remarqué que chez les souris la gingipaïne entraînait une augmentation de la protéine bêta-amyloïde dans le cerveau. Chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, cette protéine s’accumule en plaque entre les cellules du cerveau et les empêchent de communiquer entre elles correctement.
Pour y remédier, l’équipe de chercheurs a mis au point une molécule, baptisée COR388, qui pourrait inhiber la gingipaïne. Lors d’un test sur des souris, ils sont parvenus à réduire le taux de cette protéine toxique. Le laboratoire californien, qui a supervisé cette étude et le développement de cette molécule, espère désormais pouvoir tester rapidement les effets de cette molécule chez l’être humain.Drame.