L’aéroport international de Diass est devenu une zone sensible depuis l’apparition de quelques cas de coronavirus au Sénégal. Les autorités de la plateforme, avec le ministère de la Santé, sont sur le qui-vive.
Jusqu’ici, l’aéroport international Blaise Diagne reste la seule porte d’entrée du coronavirus au Sénégal. Pour éviter la propagation de la maladie dans le pays à partir de l’extérieur, Aibd s’est doté d’un plan de riposte.
« Notre méthode d’intervention est basée sur ce qu’on appelle la surveillance épidémiologique. Ce sont des techniques qui permettent de rechercher les signes des maladies contagieuses », explique Dr Bernabé Gning.
Selon lui, il y a 5 types de procédures opérationnelles. Les deux premières sont relatives à la détection de maladie à potentiel épidémique à l’aéroport (au sol) ou à bord d’un aéronef. Les deux autres se rapportent à la gestion d’une maladie à potentiel épidémique à l’aéroport ou à bord d’un aéronef. Et la cinquième procédure consiste à transporter un cas suspect depuis l’aéroport jusqu’à la clinique des maladies infectieuses à l’hôpital Fann.
« Pour chacune de ces circonstances, la procédure pour approcher cette personne pour faire la détection des signes est différente. Ce sont des procédures que nous avons élaborées depuis 2017 », assure-t-il.
La fièvre est un signe très fréquent dans les maladies…
Si l’on en croit le spécialiste, la fièvre est un signe très fréquent dans les maladies à potentiel épidémique, c’est-à-dire les maladies contagieuses. C’est pourquoi la procédure a été renforcée à l’Aibd par la mise à disposition de caméras thermiques.
« Ce sont des caméras qui, sur la base d’un système électronique peuvent détecter une augmentation de la température corporelle à partir de 30° ».
En fait, la particularité de cette caméra, c’est qu’elle détecte la fièvre dès que la personne rentre dans son champ. Et la capacité de détection dépend des caméras. Certaines peuvent détecter la température à partir d’une centaine de mètres, voire plus.
Dr Gning de préciser qu’il y a des caméras mobiles, mais aussi d’autres fixées en hauteur. « Quand les passagers entrent dans la salle de débarquement de l’aérogare de l’aéroport, la plupart du temps, ils ne se rendent pas compte qu’ils sont balayés par des caméras. Parce que ces caméras ressemblent à des caméras de vidéosurveillance », souligne-t-il.
« Quand quelqu’un a la fièvre, il est coloré en rouge sur l’écran »
Seulement, ces outils sont loin d’une simple caméra de surveillance. Leur rôle est de détecter la température. Et au même moment, il y a des agents de santé placés derrière des écrans d’ordinateurs. « Ils regardent le flux de passagers défiler. Quand quelqu’un a la fièvre, il est coloré en rouge sur l’écran et il y a une alerte sonore pour dire à l’agent de santé : attention, il y a quelqu’un qui a la fièvre », détaille le spécialiste.
A partir de ce moment, un autre agent va approcher la personne, la mettre à l’écart pour lui poser quelques questions de vérification. « S’il a des signes qui font penser que c’est la maladie, immédiatement, il est transporté par ambulance dans une salle d’isolement située à l’extérieur de l’aérogare. Il y a un dispositif qui fait que le microbe ne peut sortir », relève-t-il.
C’est dans cette sale d’isolement que se fait ce qu’on appelle ‘’l’investigation médicale approfondie’’. Ici, en plus de la fièvre, on cherche d’autres signes de maladie. « Et En cas de fièvre et d’autres signes de maladie, une ambulance équipée spécialement pour éviter la propagation des microbes transporte le cas suspect au service des maladies infectieuses de Fann où il y a un centre de traitement ».
A fann, Un examen médical approfondi est fait par les spécialistes, en plus de prélèvements à envoyer au laboratoire de l’institut pasteur. Le seul laboratoire habilité, pour le coronavirus, à déterminer si le cas suspect est négatif ou positif.