Acquitté, ce mardi, par la chambre criminelle de Dakar, Baye Modou Fall alias Boy Djinné n’a pas encore vu du tunnel. Malgré son acquittement, il reste en prison. Il a une procédure pendante devant la justice qui date du 26 décembre 2008.
Ce jour-là, le Directeur d’exploitation de l’hôtel Savana avait saisi la Division des investigations criminelles (Dic) à la suite de vols perpétrés dans deux chambres dudit l’hôtel. Sur place, les limiers n’avaient constaté aucune trace d’effraction. C’est ainsi qu’ils ont entendu les victimes notamment Dina Fournet, Jean Gabriel Senghor et Emma Lucie Leroux. Ces derniers ont fait état de la disparition de leurs effets personnels, de numéraires, d’ordinateurs et de téléphones portables, avec la précision faite par la dernière nommée qui a déclaré avoir bien fermé la porte de la chambre avant de se coucher.
En effet, l’assistance des services de la Sonatel a permis de découvrir que l’appareil de marque Samsung appartenant à l’une des victimes a été utilisé par le sieur Ndongo Mbow. Interpellé sur les conditions d’acquisition de l’appareil, il a soutenu l’avoir reçu de son ami Baye Modou Fall. Avant d’accepter de coopérer avec les enquêteurs pour l’arrestation de Boy Djinné. Le 14 janvier 2009, Baye Modou Fall sera interpellé au domicile de Ndongo Mbow.
Face aux enquêteurs, Boy Djinné reconnait avoir commis les cambriolages des hôtels Lagon 2 et Savana respectivement dans les nuits des 23 au 24 octobre et 25 et 26 décembre 2008. Il reconnait aussi s’être déjà évadé de la prison de Ziguinchor et désigne Mourtalla Mbacké comme étant son acolyte lors de ces cambriolages. Au cours de l’enquête, les éléments de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar découvrent que le nommé Mourtalla Mbacké n’est autre que Baye Modou Fall, appréhendé dans la nuit du 11 au 12 janvier 2009 pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage de véhicule et d’armes à feu et qu’il a réussi à s’évader de leurs locaux où il était gardé à vue.
Relativement à cette procédure révélée par la Sûreté Urbaine, Mariama Diakhoumpa s’est présentée dans la nuit du 11 au 12 janvier 2009 au commissariat central pour déclarer les faits de vol avec effraction portant sur la somme de 5 millions FCFA commis dans son magasin « Diwane Electronic ».
Devant le magasin indiqué, les limiers avaient intercepté un véhicule de marque Renault Laguna avec à son bord un nommé Serigne Mourtalla Mbacké. Les policiers avaient trouvent par devers lui la somme de 297.000 francs CFA, trois téléphones portables et une clé de la chambre n°11 de l’auberge « Le Fouta » sise à Niarry Tally. Une descente dans la chambre de l’auberge avait permis aux enquêteurs de découvrir sous la table de chevet, la somme de 900 mille, deux armes à feu, des cartes de recharge, deux téléphones portables et divers autres objets à l’effigie du magasin « Diwane Electronic ».
Entendu à son tour sur la provenance de ces objets, Boy Djinné avait déclaré s’être introduit dans ledit magasin le dimanche à 6 heures pour n’en ressortir qu’à 23 heures et avait réussi avec l’aide d’un tournevis, d’une scie à métaux et d’un pied de biche, à défoncer le coffre pour y soustraire la somme de 3 millions, des clés Usb, des Mp4 et un ordinateur portable. Il avait également soutenu avoir dans la même nuit, visité le magasin d’à côté appartenant à Ibra Ndiaye où il avait pris la somme de 297 mille.
Joint au téléphone, l’avocat de Boy Djiné en l’occurrence Me Abdoulaye Tall s’est félicité de l’acquittement de son client. « Je l’avais annoncé depuis l’année 2015 disant que la montagne va accoucher d’une souris. Personne n’a voulu entendre raison. Mais, aujourd’hui l’avenir nous a donné raison. Je ne fais que manifester ma satisfaction en attendant les autres procédures qui sont pendantes devant la justice en espérant qu’elles connaîtront le même sort que celle jugée ce mardi », a déclaré Me Tall qui estimant que son client est victime de sur-médiatisation.