Pourquoi Macky Sall a supprimé son grand entretien avec la presse

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C’était une innovation du service de Communication de la présidence. Ces dernières années, le président de la République recevait au Palais des journalistes triés sur le volet, après son traditionnel discours à la nation, du 31 décembre. Des sujets brûlants de l’heure étaient abordés. Mais cette année, le chef de l’État ne se prêtera pas à ce grand oral avec la presse. Les communicants du palais en ont décidé autrement et réfléchissent à un nouveau format. Ils évoquent un entretien avec la presse nationale, élargi à la presse continentale, qui se tiendra après les élections locales. Moment qui coïncide avec sa prise de fonction officielle comme président de l’Union africaine.

Interrogé sur ce changement, le Spécialiste en communication, Sahite Gaye, renseigne que le Président Macky Sall est dans une logique de contrôle de l’information. « La communication est une question de dispositif, analyse-t-il. Et celui qui met en place le dispositif dominerait la communication. Donc, en changeant de dispositif, de modèle de communication, nous sommes dans une volonté de contrôle de la communication, d’une volonté de contrôle de l’information ».

Son collègue formateur, Ibrahima Bakhoum, partage la même opinion. Pour lui, le fait de changer le format demeure une bonne option. « Ce qui s’est passé l’année dernière, a été, au plan médiatique, un échec, observe-t-il. Le fait que président de la République s’accapare tout, pendant 2h, et que des organes de presse aient été écartés, n’était pas la meilleure formule ». Pour M. Bakhoum, le président de la République doit simplement s’adresser à la nation à partir du support qui appartient à tous les Sénégalais, la RTS.

Dans le contexte actuel, de nombreuses questions taraudent l’esprit des Sénégalais. Et même si Macky Sall a fait une récente communication sur l’exploitation, très prochaine du pétrole et du gaz, ils aimeraient être davantage édifiés sur la répartition des revenus issus de ces ressources. S’y ajoutent les élections locales à venir avec son lot de contentieux et le retour du poste de Premier ministre. « Nous sommes dans un contexte où les gens se posent trop de questions. Il y a des questions latentes et le président de la République, en changeant de dispositif, se met aussi dans une situation de les contrôler par rapport au contexte », explique Sahite Gaye.

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