Pratique illégale de la médecine : 28 établissements de santé de Dakar épinglés

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La traque lancée contre les structures et personnes exerçant illégalement la médecine est loin de révéler tous ses secrets. Le Dr Henriette Cécile Diop, la Directrice des établissements privés de santé au ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas), qui a été de cette opération, a constaté la présence de beaucoup de structures de santé qui, à ce jour, exercent illégalement la médecine. Elle était en compagnie de certains de ses collègues qui avaient effectué ‘’des visites inopinées dans les districts de Dakar pour voir le niveau d’exercice illégal de la médecine et le niveau d’obtention d’autorisation des structures installées dans le privé’’. Au finish, elle dit avoir identifié, rien que dans les districts de Dakar, une trentaine de structures de santé sur la centaine et quelques où ils se sont rendus.

‘’Sur les 125 structures (de santé) visitées, les 71 étaient en règle, soit 56,8 % et 28 établissements qui n’avaient pas du tout d’autorisation soit 39,2 %. Il y a une structure qui avait une autorisation par note de service ce qui est illégal, parce que, les autorisations sont signées par le ministre de la Santé et enregistrée au niveau du secrétariat général du gouvernement. Malheureusement, cette structure était installée par une note de service. Sur les 125 structures, 4 avaient des dossiers en cours au niveau du ministère de la Santé’’.

À l’en croire, l’absence de patience a conduit certains à agir dans l’illégalité. ‘’Quand les gens déposent ils n’attendent pas d’avoir l’autorisation, parce qu’ils disent que cela prend trop de temps, car, la durée est de deux à trois mois. Et ces 4 structures avaient commencé à fonctionner sans avoir leurs arrêtés qui étaient en cours au niveau du ministère de la Santé’’.

Ces 125 structures de prestation de soins, sont composées, selon le Dr Henriette Cécile Diop, ‘’de 39 cabinets médicaux, 40 cabinets paramédicaux, 25 cliniques, 11 centres de santé et autres qui représentent tout ce qui est illégal. C’est les postes de santé communautaires, les structures d’accouchement à domicile avec les matrones, les cabinets d’obstétriciens, les structures chinoises, un centre de dialyse et une case de santé’’.

« Sur 3.189 structures au Sénégal, les 1.493 sont dans le secteur privé »

La directrice des établissements privés de santé a aussi parlé du constat fait par l’équipe qui l’accompagnait. Il s’agit de la place assez prépondérante qu’occupait le secteur privé ‘’dans le système de santé surtout dans la région de Dakar. Et nous avons beaucoup plus de structures privés que publiques. Et nous avons une offre diversifiée allant de la médecine générale à toutes les spécialités, ce qui pousse les patients à fréquenter ce secteur. Dans le privé nous avons plusieurs structures, notamment les cabinets paramédicaux, les médicaux, les cabinets de spécialistes, les cliniques, les hôpitaux privés, les dispensaires privés catholiques, les centres de santé, les postes de santé etc… Tout ça dans un contexte où les textes sont obsolètes et la loi qui gère la médecine date de 1966’’, dira-t-elle.

Le Dr Henriette Cécile Diop est revenu sur le fondement de ces visites inopinées. ‘’Cette mission avait été commanditée par le ministère de la Santé afin de lutter contre la prolifération des structures de santé privés illégales. Il s’agissait d’identifier toutes les structures privées illégales dans la région de Dakar et les gens qui ont des diplômes mais qui n’ont pas l’autorisation d’exercer le métier de la médecine. Des fois nous étions confrontés à des problèmes, parce que le répondant n’est pas sur place et d’autres refusaient même d’accueillir la délégation. Et il était même difficile de repérer d’autres structures surtout en banlieue, parce qu’elles ne se trouvent pas dans la cartographie’’.

D’ailleurs, indique-t-elle, ‘’le secteur privé représente 46% de l’offre de soins nationale. Sur 3.189 structures au total, les 1.493 sont dans le secteur privé, les cabinets de soins au nombre de 440, les cabinets 359, les cabinets dentaires 207, les laboratoires privés 26, les cliniques 118, les hôpitaux privés 3 et les centres et postes de santé non lucratifs 147. Et on voit à Dakar, l’offre de soins du privé est supérieure au public avec 60 % de structures qui sont dans le privé’’.

dakaractu

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